Né à Amiens, en France, le prêtre jésuite Jean de Quen (1603-1659) est considéré comme le fondateur des missions du Saguenay et le premier Européen à découvrir le lac Saint-Jean. Il arrive à Québec en 1635 et enseigne au collège des Jésuites, avant de passer à la mission Saint-Joseph de Sillery, fondée en 1637, dont il est l'un des deux premiers missionnaires. On lui confie ensuite le ministère paroissial de Notre-Dame-de-la-Recouvrance, puis on le retrouve à nouveau à Sillery de 1642 à 1649. Responsable de la mission montagnaise de Tadoussac, le père de Quen entreprend en 1647 un voyage dans la région, guidé par deux autochtones. Il sera ainsi le premier Européen à atteindre les rives du lac Piékouagami, rebaptisé Saint-Jean. À partir de 1650, il y retourne régulièrement et se rend même jusqu'aux environs de Sept-Îles visiter les Oumamiois (Bersiamites). Malgré ses nombreux voyages, le père de Quen consacre une bonne partie de son temps au ministère paroissial à Sillery et à Québec, comme sur la côte de Beaupré et à l'île d'Orléans. Il s'éteint à Québec trois ans après avoir été nommé supérieur des missions de la Nouvelle-France. Le père de Quen est l'auteur des Relations des Jésuites de l'année 1655-1656 et du Journal des Jésuites d'octobre 1656 à septembre 1659.

Anciens toponymes
L'avenue Jean-De Quen portait initialement le nom d'avenue Jean-Dequen, adopté le 2 avril 1951. Le 19 août 1952, l'avenue Mercier a pris le nom de Jean Dequen. En 1954, la rue Chassé, ainsi nommée le 5 octobre 1951, et l'avenue Jacques-Bedout sont devenues une partie de l'avenue Jean Dequen.

L'avenue Mercier avait été nommée ainsi en l'honneur d'Honoré Mercier (1840-1894), premier ministre du Québec de 1887 à 1891.

Le nom de la rue Chassé rappelait le souvenir du lieutenant-colonel Henri Chassé (1886-1928), l'un des premiers officiers de Québec à joindre le 22e bataillon de la Force expéditionnaire canadienne en 1914 et le premier militaire à être nommé commandant du Royal 22e Régiment.

L'avenue Jacques-Bedout rappelait le souvenir de Jacques Bedout (1751-1818), officier de marine né à Québec. Dès l'âge de 12 ans, il sert comme mousse sur des navires marchands qui sillonnent l'Atlantique. Grâce à sa grande connaissance de la navigation, il monte rapidement en grade, jusqu'à devenir capitaine en 1772. Venu en France en 1777, il reçoit un brevet temporaire de lieutenant de frégate dans la marine royale et part pour les Antilles. Bedout se rallie bientôt aux insurgés américains qui veulent se libérer de l'emprise de l'Angleterre. En 1781, dans la baie de Chesapeake, il combat avec l'escadre française qui défait les forces anglaises, victoire décisive pour l'indépendance des colonies américaines. Intégré définitivement dans la marine française en 1786, Bedout continue son ascension dans la hiérarchie. En 1802, Napoléon Bonaparte lui confie le commandement d'une escadre de cinq vaisseaux. Admis à la retraite en 1816, il passera le reste de ses jours en France.