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Répertoire du patrimoine bâti

Fiche

Second Empire

Le style Second Empire apparait en France sous le règne de l'empereur Napoléon III (1808- 1873). Deux édifices lui permettent de prendre forme et d’affirmer son vocabulaire architectural, soit l'agrandissement du Louvre (1852- 1857) ainsi que l’Opéra de Paris (1861-1875). À travers une monumentalité, une plastique recherchée et de riches décors, il s’exprime par un éclectisme en lien avec l’architecture de l’Antiquité gréco-romaine, ou encore de la Renaissance italienne ou française. Il rayonne rapidement à travers l'Europe et l'Amérique du Nord pour arriver au Québec vers le milieu du 19e siècle. Bien que Joseph-Ferdinand Peachy introduise et popularise ce style à Québec, l'Hôtel du Parlement (1877-1886) d’Eugène-Étienne Taché en devient l’œuvre marquante.

Le style Second Empire se caractérise par l’utilisation d’un toit mansardé ou brisé dont la forme imite celle des édifices de François Mansart, un architecte du 17e siècle. La toiture mansardée, à deux ou à quatre versants, possède un terrasson à pente douce et un brisis presque vertical percé de lucarnes. Considérée comme une variante de la forme originale, la toiture à fausse-mansarde peut également être employée. Elle est plate ou à faible pente, puisqu’elle ne possède qu’un faux brisis en façade.

Le bâtiment de style Second Empire est marqué par des composantes formelles et décoratives élaborées qui conduisent à sa monumentalité. Afin d’accentuer l’effet de grandeur recherché, son rez-de-chaussée est surélevé, ses ouvertures sont réparties en travée régulière et ses façades sont articulées par des tourelles, des avant-corps ou des oriels pouvant être couronnés de terrasses faîtières ou d’épis. Son ornementation, issue du vocabulaire classique, permet de percevoir le bâtiment plus imposant et complexe qu’il ne l’est en réalité. La pierre de taille ainsi que les boiseries ouvragées sont par exemple utilisées autour des ouvertures, en bordure du toit, de même que pour définir les saillies ou l’intersection de deux pans de murs.

Éléments caractéristiques :
- Composition : caractère monumental, recherche plastique et richesse du décor exprimés par un éclectisme en lien avec l’architecture de l’Antiquité gréco-romaine ou de la Renaissance italienne ou française; recherche de symétrie pour le résidentiel.
- Plan rectangulaire; carré ou en « L ».
- Deux à quatre niveaux d’occupation (2 à 4 étages).
- Fondation en pierre visible hors sol.
- Murs : en maçonnerie de pierre, généralement en pierre de taille; résidentiel : parement de brique, de planche de bois, de bardeaux de bois ou bardeau d'amiante.
- Toit à terrasson et à brisis (mansardé ou brisé) droits ou recourbés : à deux versants, à deux versants avec demi-croupes ou à quatre versants. Toit à fausse-mansarde avec brisis droits ou recourbés ; pente faible pour le terrasson (moins de 30°) et très forte pour le brisis (plus de 75°); revêtement de tôle traditionnelle.
- Ouvertures régulières et rectangulaires ou en arc, mais généralement en arc surbaissé, garnies d’arcs, de chambranles, de clefs, d’encadrements et de linteaux; porte à panneau(x) avec ou sans vitrage surmontée d’une imposte et garnie d’un portail; fenêtres à battants et à grands carreaux ou à guillotine avec ou sans petit-bois; présence de lucarnes sur le brisis du toit.
- Saillies couronnées de terrasses faîtières ou d’épis : avant-corps, tours et tourelles; galerie protégé ou non par l'avant-tout recourbé ou par un auvent.
- Ornements classiques : aisseliers, chaînes d’angle, colonnes, consoles, corbeaux, corniches, entablements, frontons, garnitures de bois découpées, lambrequins, planche cornières, pilastres, retours d’équerre.

Illustration : Charles-Étienne Brochu, 2022.