Le style néo-roman se manifeste en Europe vers le milieu du 19e siècle. Il met en avant-plan les formes du Moyen Âge roman, plus particulièrement celles des édifices religieux de la France du 10e au 12e siècle. Il prend racine dans l’interprétation de l’art et de l’architecture médiévale, entre autres alimenté par les écrits de l’architecte français Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. En Amérique du Nord, sa portée religieuse s’estompe quelque peu sous l’influence américaine. L’architecte bostonien Henry Hobson Richardson popularise sa propre variante du style néo- roman; ses constructions d’allure massive possèdent des façades rythmées et des formes simplifiées qui tendent vers le modernisme.
Au Québec, le style néo-roman est surtout employé pour la construction de lieux de culte catholique ou de bâtiments qui leur sont attachés. Il est ainsi perçu comme le concurrent du style néogothique, en général associé aux lieux de culte protestant. Il fait sa marque entre 1870 et 1930 sur le territoire de la ville de Québec, mais sa présence est plutôt diluée. Il peut être combiné à d’autres styles pour donner une œuvre éclectique, ou encore quelques-unes de ses caractéristiques peuvent être intégrées à la conception d’ensemble d’un bâtiment.
Afin de faire ressortir l’expressivité des matériaux, le style néo-roman se définit par une composition sobre et un jeu de volumes. Le bâtiment possède des murs en pierre ou en brique dont l’effet de masse est accentué par des tours carrées, des piliers, des colonnes trapues ou des contreforts surmontés de pinacles. L’usage de l’arc plein cintre est un trait récurrent de ce style. Il se retrouve par exemple dans les portails à voussures dotés d’embrasures à ressauts, les portiques avec arcades ainsi que les ouvertures larges qui sont jumelées ou en groupe de trois.
Éléments caractéristiques :
- Composition issue de l’architecture médiévale de la période romane : allure sobre et jeu de volumes permettant de faire ressortir l’expressivité des matériaux; création d’un effet de masse; style associé aux lieux de culte catholique.
- Plan simple ou irrégulier.
- Fondation en pierre visible hors sol.
- Murs : revêtement de brique, mais généralement en pierre.
- Toit à deux versants droits; pente moyenne (entre 30° et 45°); revêtement de tôle traditionnelle.
- Ouvertures rectangulaires ou isolées, jumelées ou groupées en arc plein cintre; porte à panneau(x) avec ou sans vitrage surmontée d’une imposte et garnie d’un portail; fenêtres à battants et à petits ou à grands carreaux garnies d’impostes, à guillotine et à petits carreaux ou à petit-bois, fixes à petit-bois, à petits-fers ou avec vitrail (verrière) et roses.
- Saillies : contreforts, portail, portique et tours carrées.
- Ornements : arcades, colonnes trapues, piliers et pinacles.
Illustration : Charles-Étienne Brochu, 2022.