Issu du style Prairie mais aussi de certains modèles de maisons californiennes (ex. : ranch house), le bungalow nord-américain d’après-guerre s’est popularisé à travers tout le continent à la faveur du baby-boom, du développement de la banlieue, de l’accès plus facile à la propriété et de la popularité de l’automobile. En effet, le bungalow conçu pour la famille nucléaire désireuse d’avoir son propre terrain et sa maison de plain-pied dotée d’un garage a fait fureur dans les années 1950 et 1960. La popularité du bungalow est telle qu’il devient un véritable produit de consommation fabriqué en série. Cette maison unifamiliale apparaît comme la reine de la banlieue et le symbole du rêve américain. Parmi les caractéristiques architecturales du bungalow, notons le volume au profil bas d’un seul niveau en plus du sous-sol, la composition qui accentue l’horizontalité, la toiture à faible pente qui déborde largement au-delà des murs, la cheminée comme seul élément vertical, la présence d’un garage ou d’un abri d’auto, les ouvertures de forme et de taille variées pour s’adapter aux pièces qu’elles éclairent (salon, chambres, cuisine, etc.) ainsi que le revêtement de brique ou de pierre qui est souvent agencé à d’autres matériaux légers (bois ou autre parement industriel). Il existe plusieurs modèles de bungalow selon que l’on modifie l’orientation et la pente du toit, les composantes architecturales ainsi que les matériaux utilisés. La ville de Québec a vécu une importante phase d’expansion au cours de ces décennies qui a donné lieu au développement de plusieurs couronnes de banlieue. Compte tenu de la popularité de ce type de bâtiment à l’époque, plusieurs quartiers résidentiels se sont développés en exploitant différentes variantes du bungalow.
Éléments caractéristiques :
Bungalow
- Composition voulant renouveler la forme de l’architecture résidentielle : maison unifamiliale destinée à la classe moyenne qui domine le développement des banlieues, puise dans les influences issues du passé et regroupe plusieurs types dont le bungalow nord-américain, à long pan ou à niveaux décalés (split-level).
Bungalow à long pan (modèle populaire au Québec)
- Plan rectangulaire, plain-pied avec le sol.
- Un niveau d’occupation (1 étage); vestibule séparant d’un côté les pièces de jour et de l’autre les pièces de nuit.
- Fondation en béton.
- Murs : revêtement de brique, de pierre, de maçonnerie artificielle, de planche en bois, de planche en aluminium, de planche en plastique ou de planche en fibre de bois.
- Toit à deux versants droits; pente faible (moins de 30°); revêtement de bardeau d’asphalte.
- Ouvertures nombreuses; porte à panneau avec vitrage ou pleine.
- Saillies : auvent et bay-window.
- Concentration de maisons caractérisée par une implantation en parallèle et en retrait avec la rue.
Autres variantes
- Plan carré ou en « L ».
- Deux niveaux d’occupation (1 étage ½).
- Murs : revêtement de bardeau de bois ou de bardeau d’amiante.
- Toit à deux versants droits, à quatre versants droits ou asymétrique; pente moyenne (entre 30° et 45°); revêtement de bardeau d’asphalte. Toit plat (bassin ou à égout intérieur); revêt-ment de membrane(s).
- Fenêtres isolées, jumelées ou groupées, garnies de chambranles, à battants avec ou sans imposte, composées à battants avec ou sans imposte, à guillotine et à petits carreaux, à guillotine avec ou sans à petit-bois ou composées à guillotine; présence de lucarnes dont la lucarne centrale à croupe, à pignon ou en appentis.
- Saillie protégée par l’avant-toit droit : galerie et perron; corps secondaires : entrée de cave et garage.
- Ornements réduits : chevrons et planches cornières.
Illustration : Charles-Étienne Brochu, 2022.