La caractéristique principale du style International est la construction de bâtiments en rupture totale avec les traditions du passé. Les architectes qui adhèrent à cette école de pensée mettent en valeur les volumes par des surfaces extérieures lisses et sans ornementation. Ces volumes pourront ainsi être reproduits partout à travers le monde, avec le moins d’influences culturelles locales. Étant donné que tous les humains ont les mêmes besoins (se loger, s’instruire, travailler, produire, etc.), l’architecture devrait être la même pour tous. Les adeptes du style International souhaitent donc appliquer le principe de régularité et de dépouillement et utiliser pour cela toutes les possibilités offertes par le béton, l’acier et le verre dans leur plus simple expression.
Ce style résulte du mariage des idées européennes découlant de l’école du Bauhaus avec les techniques de construction en acier et en verre des États-Unis. L’un des fondements de cette approche nous vient de Ludwig Mies van der Rohe, un architecte allemand qui a immigré aux États-Unis : « Less is more ». Cela signifie que plus l’architecture est dépouillée et réduite à l’essentiel, plus elle est belle. Ce principe minimaliste prônant la simplicité se matérialise dans des structures apparentes en acier ou en béton, des murs-rideaux constitués d’aluminium et de verre ainsi que des murs dépouillés de tout artifice laissant apprécier la texture des matériaux.
On voit apparaître, dès 1935, les premières manifestations du style International à Québec, notamment avec la construction de maisons blanches ou en brique aux formes épurées à Sillery, notamment conçues par l’architecte Robert Blatter et Charles A. Jean, mais aussi des bâtiments commerciaux et institutionnels qui se démarquent par leur dépouillement ornemental.
Le bâtiment de style International est érigé dans un contexte isolé, c’est-à-dire sans véritable considération pour l’environnement ou le milieu dans lequel il s’insère. Il présente une géométrie asymétrique, une horizontalité dominante et une simplicité de la ligne. Le principe de régularité est appliqué pour les matériaux afin d’utiliser les nouvelles possibilités techniques offertes par le béton, l’acier et le verre. Les volumes distincts, exprimant les fonctions intérieures, sont assemblés et traités de manière uniforme. Leurs surfaces extérieures lisses ne possèdent pas d’ornementation et leurs couleurs demeurent neutres et sobres. Les murs recouverts de stuc se déclinent par exemple en diverses teintes de blancs, de gris ou de pastels légers. Il est également reconnaissable à ses toitures plates et aménagées en terrasse, ses façades avec des jeux de pleins et de vides, ses nombreuses ouvertures de formes variées ainsi que par ses fenêtres longues et étroites faisant office de bandeau.
Éléments caractéristiques :
- Composition issue du modernisme qui rompt totalement avec les formes du passé : horizontalité dominante, caractère épuré, effet et mise en valeur des volumes, sans symétrie, sans considération pour l’environnement naturel et bâti, formes parfois empruntées aux moyens de transport, façades aux surfaces lisses et uniformes, palette de couleurs neutres et sobres et l’extérieur rend compte de l’organisation intérieure du bâtiment.
- Assemblage de volumes et jeux de pleins et de vides.
- Fondation en béton avec ou sans pilotis.
- Murs : revêtement de pierre, de béton, de métal, de métal et de verre avec le mur rideau ou d’enduit (stuc); structure en bois, en acier ou en béton armé.
- Toit plat (bassin ou à égout intérieur) ou plat aménagé en terrasse; revêtement de membrane(s).
- Ouvertures nombreuses; porte à panneau avec vitrage, pleine ou entièrement vitrée; fenêtres en coin, en bandeau ou fixes avec blocs de verre.
- Saillies : galerie, marquise, perron, pilotis, portail et portique.
Illustration : Charles-Étienne Brochu, 2022.