Le classicisme s’inspire des idées et des valeurs de l’Antiquité grecque et romaine qui sont réunies dans un système rationnel lors de la Renaissance italienne au 15e siècle. Apparu en France au début du 16e siècle, le classicisme français est un mouvement dont le vocabulaire architectural est fondé sur l’étude des proportions avec les ordres, la recherche d’harmonie et d’équilibre ainsi que la composition d’ensemble à laquelle répondent les formes. En Nouvelle-France, il ne sera conservé que les lignes directrices de l’idéal classique qui est traité plus sobrement. Les bâtiments sont érigés avec d’épais murs en maçonnerie, de hautes toitures et d’imposantes cheminées recouvertes de tôle traditionnelle, des fenêtres à battants à petits carreaux et un dépouillement ornemental. Ils possèdent également des murs coupe-feu qui dépassent les toitures pour éviter la propagation d'incendies.
Le classicisme français se traduit par une expression formelle plus recherchée pour les bâtiments imposants ou prestigieux comme les ensembles conventuels. Ils comptent généralement des caves voûtées, deux ou trois niveaux avec un comble, des clochetons et une ornementation en pierre de taille avec des bandeaux, des chaînes d’angles, des corbeaux ou des tirants. Ces bâtiments demeurent malgré tout empreints de retenue et de simplicité. Ils respectent les canons du classicisme français avec des façades en pierre de taille lisses et crépies en blanc dont la composition est symétrique et les ouvertures disposées de façon régulière.
Éléments caractéristiques :
- Composition sobre de l’idéal classique : système de proportions avec les ordres et recherche d’harmonie, d’équilibre et de symétrie.
- Deux à quatre niveaux d’occupation (2 à 3 étages ½); cave voûtée.
- Fondation en pierre visible hors sol.
- Murs en maçonnerie de pierre, généralement en pierre de taille; revêtement de crépi ou d’enduit (stuc) blanc.
- Toit à deux versants droits et sans avant-toit; pente forte (plus de 45°); revêtement de tôle traditionnelle.
- Ouvertures régulières; porte clouée, barrée à queue d’aronde, à emboîture et à panneaux sans vitrage; fenêtres à battants et à petits carreaux; lucarnes à croupe, à pignon et chatière.
- Saillies : murs coupe-feu dépassant du toit, clochetons et cheminées.
- Ornementation : bandeaux, chaînes d’angle, corbeaux et tirants.
Illustration : Charles-Étienne Brochu