Biographie
Née à Sainte-Catherine-de-Fossambault (aujourd’hui Sainte-Catherine de la Jacques-Cartier) le 1er août 1916, Anne Hébert est la fille du fonctionnaire et écrivain Maurice Lang Hébert et de Marguerite-Marie Taché. Par sa mère, elle est la descendante d’une très ancienne famille seigneuriale qui compte plusieurs intellectuels et écrivains, dont l’historien François-Xavier Garneau ainsi que son cousin, le poète Hector de Saint-Denys Garneau, qui influencera son choix de lectures à la fin des années 1930.
Anne Hébert grandit à Québec. Tout comme ses deux frères et sa sœur, elle reçoit son éducation à la maison, de ses parents et d’institutrices privées, jusqu’à l’âge de onze ans. Elle étudie ensuite au collège Notre-Dame de Bellevue et au collège Mérici. En 1939, que son médecin la croit (à tort) atteinte de tuberculose: il lui prescrit du repos et l’isolement complet. Pendant cette réclusion forcée qui dure cinq longues années, elle devient une lectrice passionnée et commence à écrire.
La carrière littéraire d’Anne Hébert débute en 1942, lorsqu’elle publie Les Songes en équilibre, son premier recueil de poèmes, suivi du recueil de nouvelles Le Torrent en 1950, puis d’un nouveau recueil de poésie, Le Tombeau des rois, en 1953. De 1950 à 1954, ses activités de rédactrice sont sollicitées par certaines grandes institutions publiques: ainsi, elle rédige plusieurs textes pour des séries diffusées à la radio de Radio-Canada. En janvier 1953, elle est embauchée comme scénariste et rédactrice par l’Office National du Film (ONF). Séjournant à Paris pour la première fois en 1954, elle éprouve un coup de foudre pour la Ville Lumière. Au cours des années qui suivent, elle partage son temps entre Montréal et Paris puis, après la mort de sa mère, elle s’installe définitivement en France en 1967. Elle y passera 32 ans.
Son premier roman, Les Chambres de bois, paraît en 1958. Il faut attendre la publication de son deuxième roman, Kamouraska, paru en 1970 et couronné du prix des Libraires de France, pour lancer véritablement sa carrière d’écrivaine. En 1975 paraît un troisième roman, Les Enfants du sabbat, qui lui vaut le prix Roland de Jouvenel de l’Académie française. Sept ans plus tard, Les Fous de Bassan lui permet de remporter le Femina, un grand prix littéraire français qu’une seule autre Canadienne, Gabrielle Roy, avait eu avant elle. Au cours des années suivantes, plusieurs autres romans et recueils de poésie sont publiés: Le Premier Jardin (1988), L’Enfant chargé de songes (1992), Aurélien, Clara, Mademoiselle et le Lieutenant anglais (1995), Poèmes pour la main gauche (1997).
Au cours de sa carrière, Anne Hébert est récipiendaire de nombreux autres prix littéraires et honneurs, dont le prix David (1952), le prix Duvernay (1958) et le prix France-Canada (1958), élection comme membre de la Société Royale du Canada (1960), le prix de la Province de Québec (1959, 1961, 1967 et 1971), le prix Molson (1976), le prix des Librairies (1976), le prix de l’Académie royale de Belgique (1976), le prix du Gouverneur général (1992), prix Gilles-Corbeil (1993). Cinq universités canadiennes lui décernent un doctorat honorifique.
Au début de l’année 1998, Anne Hébert revient à Montréal. C’est dans cette ville qu’elle meurt le 22 janvier 2000, à l’âge de 83 ans.
Le Centre Anne-Hébert de l’Université de Sherbrooke conserve près de 6000 documents relatifs à Anne Hébert, dont l’intégralité de ses œuvres. Le fonds d’archives Anne Hébert est conservé à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, centre d’archives de Montréal.
Une plaque commémorative a été apposée au 1075, avenue du Parc (arrondissement La Cité-Limoilou). Plusieurs parcs, écoles, bibliothèques et voies publiques ont été nommés en son honneur, notamment l’avenue Anne-Hébert dans le quartier Duberger-Les Saules (arrondissement Les Rivières).
SOURCES
« Fonds Anne Hébert », Advitam – Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
« Anne Hébert », Artus – Répertoire des artistes du Québec.
« Anne Hébert », L’Encyclopédie canadienne.
Union des écrivains québécois, Dictionnaire des écrivains québécois contemporains, Montréal, Québec/Amérique, 1983.
Source de l'image: Gise`le Freund, fonds Ministère de la Culture et des Communications, 1978.