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Répertoire du patrimoine bâti

Fiche

Fafard-Drolet, Adine

1876 - 1963

Biographie

Adine Fafard naît à L’Islet le 3 mai 1876. Elle est la fille de Louis-Auguste Fafard et d’Alphonsine Couillard-Dupuis de l’Espinay. Tous les membres de la famille s’adonnent à la musique : c’est donc tout naturellement que la petite Adine s’initie au chant et au piano. Dès ses études au couvent Jésus-Marie à Saint-Joseph de Lévis, ses aptitudes vocales sont remarquées. Elle cumule les prix de solfège et de théorie musicale et remporte une médaille d’or en 1897. Elle entame une correspondance avec diverses personnalités influentes du milieu musical québécois, dont Ernest Gagnon.  
 
Le 4 août 1903, elle épouse Elzéar Drolet, un notaire de Québec. Cette union dure à peine deux ans, son mari mourant prématurément à l’âge de 40 ans. Quelques mois plus tard, pendant l’hiver 1906, c’est au tour de son fils unique, Yvan, de décéder brusquement. 
 
Suite à ces épreuves, Adine Fafard-Drolet décide de consacrer désormais tout son temps et toute son énergie à la musique. Au mois d’août 1907, elle se rend à Paris afin de suivre des cours d’harmonie et de piano à l’école Galliet et des cours théoriques à l’école Mary Garnier, tout en se perfectionnant auprès de la cantatrice Mathilde Marchesi. Elle obtient son agrégation du Conservatoire de Paris. Elle se produit en récital au Lycée Condorcet devant une assemblée prestigieuse. En 1907, elle obtient son diplôme de chant du Royal College of London. Ce séjour européen est l’occasion de nouer de nombreux liens professionnels et amicaux avec des personnalités influentes tout en développant sa carrière. Ainsi, à la suite d’une audition chez Jules Massenet, le célèbre compositeur lui propose le rôle principal dans Don Quichotte
 
Revenue au pays en 1909, Adine Fafard-Drolet se produit en concert dans divers lieux prestigieux, notamment l’Auditorium (aujourd’hui le Capitole), le Château Frontenac et le Club musical de Québec, ainsi qu’à New York. Mais surtout, elle se prépare à exaucer son vœu le plus cher : créer une école de musique vocale et instrumentale afin d’accueillir gratuitement des jeunes filles et des jeunes garçons. L’établissement ouvre ses portes en octobre 1911, d’abord sous le nom de Conservatoire Fafard-Drolet, puis de Conservatoire de Québec. La devise en est « Dieu, Art vocal et Patrie ». Il s’agit du tout premier établissement de ce genre dans la province.  
 
En un seul mois, la directrice de ce nouveau conservatoire recrute près de 300 élèves! Accompagnée de quelques professeurs, elle y enseigne selon la méthode Marchesi : les élèves peuvent y acquérir des connaissances approfondies en théorie musicale, solfège, histoire de la musique et pose de la voix. À la fin de chaque année, un récital permet aux élèves de présenter des œuvres issues du répertoire de l’opéra, de l’oratorio, de l’opérette, etc. Le programme complet dure trois ans. Plus tard, des cours de phonétique et de piano viendront compléter le cursus du Conservatoire.  
 
Témoin des évolutions du milieu musical qui affectent sa pratique, Adine Fafard-Drolet s’assure aussi de rester à la fine pointe. Ainsi, lorsque des changements importants sont apportés au chant grégorien, elle se rend à New York afin de prendre des cours auprès de sa propre sœur, mère Saint-Augustin, religieuse de Jésus-Marie et spécialiste dans ce domaine. À son retour à Québec, elle est donc en mesure d’enseigner cette méthode à deux de ses élèves qui sont maîtres de chapelle.  
 
À la fin des années 1950, on estime que plus de 1500 élèves, soit environ 200 en moyenne par année, ont été formés au Conservatoire. En plus d’enseigner dans cette institution, elle dispense son enseignement du chant et de la musique dans d’autres écoles de la ville de Québec, ainsi qu’en leçons privées. 
 
À la fin des années 1950, sa santé étant affaiblie par la maladie, Adine Fafard-Drolet se retire au Sanatorium Bégin, à Sainte-Germaine du Lac Etchemin. C’est d’ailleurs à cet endroit qu’elle meurt le 31 janvier 1963, à l’âge de 86 ans. Elle est inhumée au cimetière Saint-Michel-de-Sillery. 
 
Une plaque commémorative a été installée au 25, rue Mont-Carmel (arrondissement La Cité-Limoilou) en 2001. 
 
 
SOURCES 
 
L.-P. R., « Le Conservatoire de Mme Fafard-Drolet », L’Action catholique, 15 mars 1950, p. 4. 
Monique Duval, « Madame Fafard-Drolet a consacré toute sa vie à la musique; le Conservatoire de Québec en atteste… », L’Événement-Journal, Québec, 15 août 1958, p. 4. 
« Hommage à madame Fafard-Drolet », coupure de presse de L’Action catholique, 1959. 
Nicole Blouin, « Une artiste de l’art vocal. Mme Adine Fafard-Drolet », L’Action catholique, dimanche 3 janvier 1960, p. 7. 
« Marie-Claire-Adine Fafard Drolet », Find a grave

Source de l'image: BAnQ, P1000, S3, D2740, pièce 662.

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