Le style Cape Cod
Les origines de l’habitation de style Cape Cod remontent à l’époque coloniale en Nouvelle-Angleterre et s’inscrivent dans la lignée de l’architecture vernaculaire industrielle du 20e siècle. La maison de style Cape Cod est généralement basse, souvent d’un étage principal et munie d’un toit à pignon, d’une cheminée centrale et contenant peu de détails ornementés. À l’origine, la maison de ce type est préfabriquée et assemblée sur place. Le comble est parfois habitable, même si les pentes de toit varient considérablement d’une construction à l’autre. Les secteurs où on trouve les habitations de type Cape Cod se caractérisent par un lotissement serré et une implantation régulière. La déclinaison la plus fréquente à Québec de ce style est la maison de type « Wartime Housing ».
Wartime Housing
Lorsque la Wartime Housing Limited est créée en 1942 par le gouvernement fédéral canadien, la nouvelle société a pour mandat de loger rapidement et de manière économique les familles de soldats et les ouvriers de l'industrie de la guerre. Entre 1942-1945, elle s’occupe donc d’ériger des maisons unifamiliales à travers le pays, notamment dans les quartiers ou les banlieues de Québec. Devenue la Société centrale d'hypothèques et de logements (SCHL) en 1946, elle poursuit ses efforts après le deuxième conflit mondial, puisque le retour des combattants entraîne une autre campagne de construction de maisons abordables.
La maison Wartime Housing s’inspire de l’habitation anglaise remontant à l’époque coloniale en Nouvelle-Angleterre, soit celle issue du style Cape Cod, en plus de s’inscrire dans la lignée de l'architecture vernaculaire industrielle du 20e siècle. À l’origine, ce type est préfabriqué et assemblé sur place sans solage. Le comble est parfois habitable, même si les pentes de toit varient considérablement d’une construction à l’autre. Les matériaux employés se doivent d’être non essentiels à l’industrie de la guerre, légers pour faciliter la manipulation sur le chantier et compter parmi les moins coûteux. Le revêtement peut être en clin de bois ou en bardeau d’amiante-ciment tandis que la couverture en bardeau d’asphalte commence à être employée. Le fenêtrage est disposé de façon irrégulière et asymétrique, les fenêtres à guillotine sont à petits carreaux et les ornements sont limités à des chambranles autour des ouvertures. Au fil des années, la plupart des maisons Wartime Housing seront posées sur un solage, mais elles peuvent également être rénovées, agrandies, surhaussées d’un étage ou munies d’une lucarne. Les secteurs où se concentre ce type se caractérisent par un lotissement serré et une implantation régulière, ils préfigurent la banlieue avec la venue du bungalow.
Éléments caractéristiques :
- Composition qui s’inspire de la maison anglaise de l’époque coloniale en Nouvelle-Angleterre et qui s’inscrit dans la lignée de l'architecture vernaculaire industrielle : maison unifamiliale abordable, construite rapidement et sans symétrie; à l’origine, type préfabriqué et assemblé sur place sans solage.
- Au fil des années, la maison peut être rénovée, agrandie, surhaussée d’un étage ou munie d’une lucarne.
- Fondation en béton.
- Murs : revêtement de brique ou de bardeau d’amiante; pignons des murs latéraux : revêtement identique ou différent de celui des murs.
- Toit sans avant-toit; pente moyenne (entre 30° et 45°); revêtement de bardeau d’asphalte ou de tôle profilée.
- Porte à panneau avec vitrage ou pleine; fenêtres isolées, jumelées ou groupées à guillotine avec ou sans à petit-bois; présence ou non de lucarnes dont la lucarne centrale à pignon ou en appentis.
- Saillie : perron.
- Concentration de maisons caractérisée par un lotissement serré et une implantation régulière.
Illustration : Charles-Étienne Brochu, 2022.