Six décennies de grands rassemblements
Construit en 1949 pour abriter les clubs de hockey junior et senior de la capitale, les Citadelle et les As, le Colisée de Québec est demeuré jusqu’en septembre 2015 la plus grande salle de la ville. À ce titre, il a accueilli une grande variété de spectacles et d’événements d’envergure qui ont rejoint les intérêts des résidents de Québec.
Le hockey sur des charbons ardents
En juin 1942, un violent incendie détruit l’aréna du parc Victoria où jouent les As de Québec. Les autorités municipales décident aussitôt de convertir le Pavillon de l’agriculture du parc de l’Exposition en aréna. Mais le feu ravage aussi ce bâtiment en mars 1949. Le maire Lucien Borne lance alors un projet d’aréna de 10 000 sièges, qui sera construit rapidement. On y présente la première partie de hockey le 16 décembre 1949, en l’absence des sièges qui seront installés huit mois à peine après la première pelletée de terre.
Une conception audacieuse
L’architecte de Québec d’origine suisse Robert Blatter innove en dessinant des arches en béton armé pour soutenir le toit du Colisée, également en béton, sans aucune colonne. Des sceptiques prédisent l’effondrement de l’édifice, ce qui ne s’est heureusement jamais produit. En fait, quand le Centre Vidéotron prend la relève en 2015, le Colisée devient le plus ancien amphithéâtre de cette taille au Canada.
On rénove le Colisée en 1979-1980 pour répondre aux exigences de la Ligue nationale de hockey, qui accueille en son sein les Nordiques de Québec. L’ajout d’un étage et de balcons intérieurs fait passer sa capacité de 10 000 à 15 000 sièges, mais efface sa façade d’origine et sa silhouette arrondie distinctive.
Des spectacles mémorables
Les moments intenses n’ont pas manqué au Colisée, en plus des heures de gloire du hockey. C’est là que les spectacles intérieurs destinés au plus grand nombre sont présentés dès les années 1950. Mentionnons le passage des cirques Hamid Morton et Ringling Brothers, les prestations des Classels, de Genesis, de Supertramp, de Guns and Roses et de Metallica. Les Rolling Stones et Kenny Rogers se sont également produits au Colisée, tout comme Bob Dylan, David Bowie et Elton John. Plus près de nous, rappelons les spectacles de Céline Dion, Claude Dubois et Jean Leloup, de la nuit d’humour avec Jean-Marc Parent, de la prestation de Richard Séguin accompagné de l’Orchestre symphonique de Québec, du Tattoo de musique militaire ou de la Symphonie des mille de Malher interprétée par l’Orchestre symphonique de Québec et 800 choristes. Le Cirque du Soleil y présente également un spectacle anniversaire en 2008. Nul doute qu’au fil des ans, la fibre culturelle des habitants de Québec a vibré au Colisée.
D’autres événements d’envergure
C’est également au Colisée qu’en 1954, Mgr Maurice Roy bénit une foule de 20 000 personnes rassemblées pour souligner la clôture de l’Année mariale qu’avait décrétée le pape Pie XII. En 1958, le gala des Splendeurs télédiffusé à Radio-Canada fait salle comble et révèle au grand public la future vedette de la chanson, Michel Louvain. En 1970, Robert Bourassa y est élu chef du Parti Libéral. L’année suivante, il revient au Colisée pour célébrer le premier anniversaire de son élection comme premier ministre du Québec. Des scènes de l’émission Lance et compte et une Méga Fureur animée par Véronique Cloutier sont aussi tournées au Colisée devant des milliers de personnes.
Le sport avant tout
Néanmoins, le Colisée demeure avant tout un aréna sportif. S’y déroulent combats de boxe et de lutte, parties de crosse, compétitions de cyclisme, de patinage artistique ou de moto-cross et des matchs de hockey. En témoignent les 28 bannières hissées à l’intérieur du Colisée, honorant les exploits des 4 principaux clubs de hockey à avoir évolué dans cette enceinte : les As, les Citadelle, les Remparts et les Nordiques.
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