Une victoire française mémorable
Le matin du 31 juillet 1759, des soldats français montent la garde sur cette falaise. Ils sont aux aguets, car le commandant de l’armée britannique, James Wolfe, a établi son campement à l’est de la chute Montmorency. Des embarcations approchent de la côte… Les Britanniques vont passer à l’attaque, même si au loin l’orage gronde.
Faire tomber Québec
Au milieu du 18e siècle, les tensions sont vives entre la France et la Grande-Bretagne, toutes deux rivales dans l’occupation de l’Amérique. Des Canadiens et des colons de la Nouvelle-Angleterre s’affrontent dans la vallée de l’Ohio à compter de 1754. En Europe, la guerre éclate officiellement deux ans plus tard.
La flotte ennemie remonte le Saint-Laurent au printemps 1759. Son objectif est de prendre Québec, capitale de la Nouvelle-France. Le général anglais James Wolfe établit des campements à la pointe de l’île d’Orléans, à la Pointe-Lévy et à l’est de la chute Montmorency, sur les hauteurs. Du côté français, le marquis de Montcalm a déployé ses hommes, troupes régulières et miliciens, sur la côte de Beauport qu’on a fortifiée. À partir du 13 juillet, les Britanniques bombardent la ville et tentent en vain de percer les défenses françaises.
La bataille de Montmorency
Wolfe perd patience. Il décide de passer à l’attaque à l’ouest de la chute Montmorency. Le matin du 31 juillet, vers onze heures, deux de ses vaisseaux armés de vingt canons chacun s’échouent devant la côte. Le grand navire britannique le Centurion, qui dispose de 64 canons, jette l’ancre à proximité. Les trois navires ouvrent le feu, de concert avec les canons installés au sommet de la chute. Les Britanniques ciblent deux redoutes françaises érigées au bas de la falaise. Ces fortifications seraient situées aujourd’hui aux abords de l’église et de la 113e Rue.
Plus de mille soldats britanniques débarquent peu après sur la grève. Ils sont reçus par une pluie de balles tirées de la falaise. Car c’est là, sous les ordres du chevalier de Lévis, qu’ont pris place les soldats français, les miliciens canadiens et leurs alliés autochtones.
Vaincus par les balles… et l’orage
Les troupes britanniques s’élancent pour gravir la falaise, beaucoup plus abrupte que prévu. Chaque repli de terrain, chaque groupe d’arbustes cachent des Français, des Canadiens et des Autochtones qui tirent sur l’ennemi à l’uniforme d’un rouge éclatant. La chaleur est étouffante et des éclairs sillonnent le ciel. L’orage éclate pendant la montée des grenadiers britanniques. La pente devenue boueuse n’offre plus de prise aux assaillants et les fusils mouillés sont inutilisables. Wolfe est obligé de sonner la retraite.
La falaise est jonchée de corps, environ 200 morts et 230 blessés chez les Britanniques. Du côté français, on compte 70 morts et blessés.
Québec capitule
Frustré par sa défaite, Wolfe fait ravager les paroisses des environs de Québec et intensifie les bombardements sur la ville. Puis, le général anglais tente un dernier assaut à l’ouest de Québec, à l’aube du 13 septembre 1759. Ce sera la fameuse bataille des Plaines d’Abraham, une victoire britannique incontestable qui entraîne la capitulation de Québec. En 1763, toute la vallée du Saint-Laurent passe aux mains de l’ennemi.
Près d’ici, rue de la Terrasse-Cadieux, un monument rappelle la victoire française du 31 juillet. La falaise en garde aussi le souvenir, car on y a déjà trouvé des vestiges de la célèbre bataille. Qui sait s’il ne s’y en cache pas d’autres ?
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