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Située un peu à l’écart des grands circuits patrimoniaux de Québec, l’église de Saint-Jean-Baptiste est l’une des plus imposantes et des plus richement décorées de la capitale. Elle se distingue par son architecture élancée, son clocher en flèche, ses hautes arcades intérieures et son emplacement sur un terrain pentu. Comme plusieurs autres édifices anciens de Québec, elle doit son éclat actuel aux ravages d’un grave incendie.
Au début du 19e siècle, le faubourg Saint-Jean est en pleine croissance. Bientôt, les habitants se regroupent pour réclamer la construction d’une église à proximité de leur lieu de résidence.
Paradoxalement, la réponse à leur demande sera facilitée par le terrible incendie qui ravage le faubourg en juin 1845, qui rend disponibles plusieurs terrains jusqu’alors occupés. Les autorités cléricales acquièrent le lot sur lequel se trouve l’église actuelle et commandent des plans à Charles Baillairgé. Ce jeune architecte en est à ses premières armes mais il appartient à une dynastie d’architectes et de sculpteurs réputés de Québec.
Inaugurée en juin 1849, l’église est dédiée à saint Jean-Baptiste, qui deviendra officiellement le patron des Canadiens français quelques années plus tard. Servant de succursale à la paroisse de Notre-Dame-de-Québec, elle est à l’époque l’église la plus imposante de la ville.
Le soir du 7 juin 1881, les résidents du faubourg observent, impuissants, un autre violent incendie détruire une partie du faubourg et emporter l’église. Seuls quelques objets précieux sont sauvés des flammes avant que les deux grandes tours-clochers ne s’effondrent.
La reconstruction de l’église dans ce secteur maintenant très peuplé de la ville est une priorité pour les autorités ecclésiastiques. Aussi déblaie-t-on rapidement les décombres. La pierre de l’église en ruine et les fondations sont réutilisées pour ériger un nouveau temple sur le même terrain.
L’architecte réputé Joseph-Ferdinand Peachy, lui-même résident du faubourg, est chargé de concevoir les plans. Cet ancien élève de Charles Baillairgé est le candidat idéal pour remplir ce mandat.
Peachy crée un plan qui répond à la spécificité des lieux et aux attentes de la communauté. Comme le nouvel édifice doit accueillir encore plus de fidèles et qu’il est impossible de l’élargir, à cause de la forte pente du terrain, Peachy l’allonge de plusieurs mètres en ajoutant un chœur en hémicycle à l’arrière et un portique à l’avant. Il rehausse également les murs pour bénéficier d’un meilleur éclairage naturel et rendre l’église plus visible, dans un quartier qui compte de plus en plus de constructions de deux ou trois étages.
Inspiré par son récent séjour en France, Peachy emprunte à l’église de la Sainte-Trinité de Paris le modèle de la façade, avec ses trois arcades ouvertes, sa rosace centrale et ses niches qui accueilleront des statues de saints. La tour-clocher surmontée d’une haute flèche s’inspire, elle, du style château, alors très en vogue à Québec et aussi d’esprit français. Ces références à la mère-patrie répondent aux sentiments nationalistes de la communauté majoritairement canadienne-française du faubourg Saint-Jean.
La fin des travaux extérieurs coïncide avec l’érection canonique de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste, de sorte que la fabrique paroissiale gèrera seule le parachèvement du décor intérieur. Conformément aux plans de Peachy, la vaste nef est dotée de galeries latérales imposantes. En 1885, le résident du faubourg Napoléon Déry livre l’orgue qui trône toujours au jubé. L’instrument, classé bien culturel en 1979, sera restauré et agrandi par la maison Casavant dans les années 1920. C’est aussi à cette époque que le maître-autel, la chaire en marbre et les autels latéraux seront réalisés par la maison Daprato Rigali de Chicago. Louis Jobin, un autre paroissien, sculptera quant à lui les quatre anges adorateurs ornant le majestueux baldaquin qui surplombe le chœur.
Quatre médaillons peints par Antoine Plamondon, enchâssés dans les retables des autels latéraux, proviennent quant à eux de la première église de Saint-Jean-Baptiste. La dernière messe en ses murs a été célébrée le 24 mai 2015.
Le feu sacré qu’éprouve Danny Bélisle pour l’orgue et la musique liturgique est contagieux. Travailleur acharné, il se dit heureux de jouer sur l’orgue Déry-Casavant, véritable joyau du patrimoine, installé dans le jubé de l’église Saint-Jean-Baptiste depuis 1885. Semaine après semaine, il surprend ses auditeurs grâce à son vaste répertoire.
Monument historique d'une grande beauté, l'église Saint-Jean-Baptiste se distingue par son riche décor polychrome très ornementé. Elle abrite plusieurs joyaux du patrimoine, entre autres l'orgue Déry-Casavant, classé bien culturel du Québec, la chaire en marbre, le maître-autel, le retable et les vitraux.
Ce calice, le plus vieil objet de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, a été offert par les marguilliers au curé Demers pour ses noces d’argent sacerdotales, le 7 décembre 1898. Collection de la paroisse Saint-Jean-Baptiste.
Il est rare qu’un calice soit orné d’icônes religieuses comme l’est celui-ci. Collection de la paroisse Saint-Jean-Baptiste.
Objet commémoratif fabriqué à la suite de l’écrasement d’un avion transportant 51 pèlerins et 7 membres d’équipage, revenant de Rome, en 1950. Ils ont tous péris. Le dessin et l’inscription gravés sur le pied de l’ostensoir rappellent ce triste événement. Marguerite Bourgeoys, béatifiée la même année, y est aussi représentée. Collection de la paroisse Saint-Jean-Baptiste.
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