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Saint-Jean-Baptiste

Les vents déferlants

L’art d’humaniser une large artère automobile

Lorsque la Ville de Québec a entrepris de réaménager, avec plusieurs partenaires, la section de l’autoroute Dufferin-Montmorency qui débouchait en plein centre-ville, elle s’est assurée qu’un artiste contribuerait au projet. Originaire et résident de Québec, Paul Béliveau était tout désigné pour témoigner de la riche histoire de la ville à travers une œuvre évocatrice qui est toujours en mouvement, comme le vent et le temps.

Un travail d’équipe

En 2000, la Ville de Québec réunit une équipe de concepteurs, d’ingénieurs et d’artistes qui ont pour mission d’humaniser le court segment de l’autoroute Dufferin-Montmorency qui termine sa course dans le quartier historique de Saint-Jean-Baptiste. Leur priorité est de rétablir une circulation piétonnière normale le long de la rue Saint-Jean, qui a été coupée en deux au milieu des années 1970, et de redonner vie à cette artère inhospitalière, froide et bruyante.

Dès la première visite du site à réaménager, le vent puissant qui souffle régulièrement à cet endroit s’impose aux observateurs. Ils remarquent également l’attirante percée visuelle qui donne sur les quartiers de la basse-ville et les montagnes Laurentides, au loin, qu’ils voudront préserver. Paul Béliveau assiste ensuite à plusieurs réunions préparatoires et participe aux discussions avec les ingénieurs de la circulation, les responsables de l’aménagement paysager, le designer chargé de concevoir le mobilier urbain et les responsables de l’éclairage. Progressivement, une œuvre étroitement intégrée à la vision d’ensemble germe dans son esprit, résultat de la fructueuse collaboration entre les membres de l’équipe.

Sauvegarder et mélanger les mémoires

Dans son œuvre Les vents déferlants de l’avenue Honoré-Mercier, Paul Béliveau poursuit la démarche artistique qu’il a amorcée plusieurs décennies plus tôt, tout en saisissant l’occasion unique que lui offre cet endroit.

Les œuvres de Béliveau sont marquées par le temps, celui qui laisse des traces et bouscule à la fois, celui de l’histoire qui mélange le neuf et l’ancien, qui juxtapose le présent au passé proche et lointain, comme celui qui a marqué l’évolution du quartier Saint-Jean-Baptiste.

Béliveau conçoit donc une œuvre aérienne qui flotte dans l’espace largement ouvert sur l’horizon, accrochée à six mâts qui rappellent l’arrivée du navire à voiles de Jacques Cartier à Stadaconé-Québec, en 1535. Les six girouettes qui surmontent ces mâts, brillantes comme de l’or, rappellent les objets précieux qui ornent les églises de la ville, évoquées dans les motifs des six clochers qui virevoltent au gré du vent, semblables à ceux que l’on aperçoit en contrebas, dans les quartiers de la basse-ville. Le dessin de ces girouettes intègre d’autres traces liées à l’histoire de la ville et de ses habitants, qu’il faut deviner en observant attentivement, puisque cette œuvre de Béliveau comporte comme toujours plusieurs couches superposées.

Se réapproprier l’avenue Honoré-Mercier

Les vents déferlants font donc partie d’un ensemble de mesures d’atténuation et d’embellissement qui redonne à l’autoroute Dufferin-Montmorency – qui débouchait brutalement dans la ville – un abord invitant pour les nombreux piétons. La transformation fut suffisamment prononcée pour qu’on ait jugé bon de donner à cette artère un nouveau nom : l’avenue Honoré-Mercier.

Pour obtenir ce résultat, l’équipe d’intervention a aussi réduit le nombre de voies de circulation automobile, élargi considérablement les trottoirs, ajouté des zones de sécurité pour piétons au milieu du terre-plein, planté des arbres en bordure de la chaussée et de très nombreuses plantes décoratives un peu partout, en plus de soigner la signalisation et l’éclairage. Le mobilier urbain conçu par le designer de réputation internationale Michel Dallaire évoque lui aussi un élément fort du patrimoine de Québec, soit : les canons qui ornent les remparts.

Les piétons vont et viennent maintenant sans crainte le long de la rue Saint-Jean, de part et d’autre de l’avenue Honoré-Mercier, qu’ils empruntent également pour se déplacer entre les bureaux, les hôtels et les commerces de tout le secteur, jusqu’au parlement et à la Grande Allée qui se font désormais plus invitants.

Belle réussite que ce projet qui démontre l’existence d’un art de soigner les centres-villes blessés.

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Image ancienne

Art public

Les vents déferlants

Les vents déferlants

Paul Béliveau

2002

Avenue Honoré-Mercier

Les six mâts dressés sur le terre-plein symbolisent les navires de Jacques Cartier accostant la rivière Saint-Charles en 1535. À leur sommet, des sculptures en métal doré se déploient telles des voiles. Le motif du clocher est un rappel du rôle que l’Église a joué dans le développement de Québec, mais aussi dans la survivance du fait français en Amérique du Nord. On y reconnaît la silhouette de clochers d’églises de Québec.