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Québec, la capitale de la province, se doit d’incarner le vent de renouveau qui souffle sur le Québec au début des années 1960. L’objectif de l’État québécois est d’occuper la position de tête et d’entraîner toute la société sur la voie du progrès. Pour ce faire, les pouvoirs publics décident de remplacer de larges pans du quartier Saint-Jean-Baptiste, jugés vétustes, par une cité administrative moderne. Le contraste est spectaculaire.
Deux importants rapports d’experts publiés en 1956 et 1963 recommandent de transformer le centre-ville de Québec, à l’exception du cœur historique perçu comme un trésor à préserver. Au moment où le gouvernement du Québec s’empresse d’embaucher des fonctionnaires par milliers pour remplir les nouvelles missions de l’État, notamment en santé et en éducation, ce réaménagement du quartier en une cité administrative et commerciale rime avec destruction et reconstruction, bien plus qu’avec un long processus de rénovation. C’est pourquoi la Ville de Québec et le gouvernement provincial s’entendent sur un projet commun de transformation rapide des environs de la colline Parlementaire qui fera par endroits table rase du passé. Des promoteurs privés se joignent à eux.
À compter de 1965, les travaux de réaménagement débutent par le dégagement de voies de passage pour les milliers d’automobilistes qui viendront travailler dans les tours à bureaux, loger dans les grands hôtels et magasiner au centre-ville renouvelé. Le boulevard Saint-Cyrille (aujourd’hui René-Lévesque) apparaît. Puis des pâtés de maisons sont expropriés et démolis pour laisser place à la future autoroute Dufferin-Montmorency. On construit le mail commercial Place-Québec.
L’apothéose survient en 1969 quand commence la construction des gratte-ciels qui feront la fierté de Québec-la-moderne sur les lots nettoyés de leurs empreintes anciennes : le complexe G, l’édifice de la Haute-Ville, le 800 d’Youville, l’hôtel Hilton et l’hôtel Le Concorde sur la Grande Allée. Ces grands travaux s’achèvent en 1972. Quant à l’ambitieuse autoroute surélevée Dufferin-Montmorency, qui débouche à deux tours de roue de ces imposants édifices, elle ne sera pleinement fonctionnelle qu’en 1976.
Au total, 2 000 bâtiments du centre-ville de Québec sont détruits entre 1960 et 1976; la plupart dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, qui devient le cœur de la modernité dans la capitale. La transformation est si rapide – brutale, soutiennent certains – que les hésitations de quelques décideurs et les alternatives de quelques développeurs n’ont pas le temps de s’exprimer avant que ces grandes transformations deviennent réalité.
Les critiques se multiplient au fur et à mesure qu’aboutissent les travaux. On déplore notamment leurs effets destructeurs sur l’identité et la vie communautaire du quartier, la déshumanisation provoquée par les larges voies automobiles et la démolition de plusieurs magnifiques maisons victoriennes de la Grande Allée. La vive opposition de quelques groupes de citoyens de mieux en mieux organisés se fait entendre et, finalement, l’action citoyenne, le scepticisme grandissant et le manque de fonds mettent un terme à ce mouvement de modernisation radicale qui caractérise la décennie 1965-1975, un élan qu’on prévoyait pourtant poursuivre.
Depuis ce temps, de nombreuses mesures d’atténuation ont minimisé les impacts négatifs de cette phase de transformation accélérée de la ville de Québec. On a réussi à redonner aux boulevards René-Lévesque et Dufferin-Montmorency – renommé avenue Honoré-Mercier dans sa partie réaménagée – une dimension plus humaine, voire un certain charme.
De plus, il est indéniable que ces infrastructures modernes remplissent leur rôle en desservant un flot de travailleurs et de touristes qui logent et travaillent à deux pas du Vieux-Québec qui, lui, a conservé son caractère historique unique. Était-ce une bonne stratégie au départ? Aujourd’hui, les avis sont partagés à ce sujet. Mais il est certain que dans les années 1960, les décideurs percevaient ces bouleversements comme nécessaires et urgents, afin que Québec assume son rôle de centre urbain régional et de capitale d’un État moderne et dynamique.
Maire de la ville de Québec dans les années 1960-70, Gilles Lamontagne a mis en œuvre de grands projets de modernisation. Il explique le contexte entourant l’édification de la colline Parlementaire, une initiative qu’il jugeait nécessaire pour assurer le développement de la capitale.
Lucienne Cornet
1996
1100, boulevard René-Lévesque Est
Bien intégré à l’architecture et à l’environnement urbain, ce groupe de bronzes reconstitue le mouvement d’un animal en plein élan.
Photo : © Lucienne Cornet / SODRAC (2014)
Pascale Archambault
2000
Ce monument rend hommage au couple qui a fondé les caisses populaires en 1900. Il s’agit d’une réplique de l’oeuvre Au seuil d’un siècle, érigée à Lévis en 2000 pour marquer le centenaire du Mouvement Desjardins.
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