Des variétés branchées
L’effervescence de la vie culturelle dans Saint-Roch n’a d’égale que la diversité de ses modes d’expression, notamment en arts de la scène. Si ces pratiques contemporaines ne puisent pas toujours aux racines du quartier, on constate qu’à sa manière, Saint-Roch est depuis longtemps un centre des arts de la scène et du spectacle à Québec : théâtre, vaudeville, cabaret, cinéma, chanson... On ne s’ennuie pas en basse-ville.
On s’amuse au théâtre
Fin 19e siècle, la population ouvrière du quartier Saint-Roch a besoin de se distraire après de dures semaines de travail. Ceux qui en ont les moyens apprécient les représentations théâtrales accessibles – tant sur le plan financier qu’intellectuel – présentées à la salle de la garde Champlain, au Théâtre des variétés ou à la salle de la halle Jacques-Cartier. Les troupes viennent surtout de Montréal et de France. Les spectacles sont habituellement des comédies légères, des variétés ou du vaudeville – ces pots-pourris de numéros alternant magicien, chanteur d’opérette, animal savant et sketch de style tarte à la crème. Ces trois théâtres sont très populaires au début du 20e siècle mais ils disparaissent tous en 1910 et 1911, notamment à la suite d’incendies.
Le Palais Royal (aujourd’hui l’Impérial) et le Théâtre Crystal (sur l’emplacement de l’actuel Théâtre de la Bordée), situés tous deux rue Saint-Joseph, les remplacent aussitôt. Au cours des années 1920, ils se transforment exclusivement en salles de cinéma.
On s’échauffe aux cabarets
C’est dans les cabarets que le public de la basse-ville friand de spectacles se divertira désormais. On y assiste à des numéros comiques et à des tours de chant en consommant de l’alcool et en mangeant. Le cabaret Chez Émile, le Baril d’huîtres, le cabaret de l’hôtel Château Champlain, tous ces établissements sont très fréquentés dans les années 1940-1960. Plusieurs futures vedettes de la scène font leurs débuts dans ces cabarets bruyants et enfumés : la chanteuse Alys Robi, le chanteur et comédien Jean Lapointe des Jérolas et des artistes de Montréal comme Denise Filiatrault ou Dominique Michel. Le cabaret Chez Gérard, ouvert en 1948 devant la gare du Palais, fait exception. La chanson française et l’écoute attentive y sont à l’honneur. De grandes vedettes s’y produisent, comme Charles Trenet, Édith Piaf, Gilbert Bécaud, Jacques Brel ou Georges Brassens, ainsi que des artistes québécois. Il ferme ses portes en 1978.
La salle La Tour, aménagée dans un ancien réservoir d’essence de forme ronde pouvant accueillir 500 personnes, complète l’offre de spectacles en proposant des combats de boxe et de lutte qui sont très populaires jusqu’en 1965.
Un nouveau foisonnement de spectacles
À partir des années 1990, une série d’initiatives et de réalisations attirent de plus en plus d’artistes et de créateurs numériques dans le quartier Saint-Roch. Progressivement, une offre très variée d’arts de la scène se met en place dans différents lieux. De la danse contemporaine à la musique de chambre en passant par le jazz, le slam, la musique techno, la performance, le rock et les projections architecturales, Saint-Roch devient sans conteste le quartier le plus branché de Québec.
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