Aux origines de l’ingénierie québécoise
Quand François-Xavier Drolet ouvre son premier atelier rue des Fossés (boulevard Charest), en 1875, Québec amorce son virage manufacturier. Mécanicien de génie, F.-X. Drolet et ses employés vont inventer, fabriquer et réparer toute une gamme de mécanismes et de machines à vapeur. Quand ses fils se joignent à lui en 1913, l’entreprise vient d’emménager dans ces nouveaux locaux très fonctionnels. Leur héritage contribue encore au développement de Québec.
Sauvegarder et animer le patrimoine
Il reste peu d’exemples aussi éloquents de l’architecture industrielle du début du 20e siècle. En 1993, quand la Ville de Québec décide de restaurer l’usine F.-X. Drolet construite entre 1907 et 1909, pour y transférer une partie de ses services, l’entreprise a quitté les lieux depuis longtemps. L’édifice désaffecté est à l’image de tout le quartier Saint-Roch qui, à cette époque, a grand besoin de revitalisation. Cette conjoncture va favoriser la sauvegarde de ce précieux élément du patrimoine industriel de Québec.
Un mécanicien de génie
Le talent de François-Xavier Drolet se manifeste au moment où la mécanisation se répand dans tous les domaines. Les besoins en machines et moteurs à vapeur, en rouages et mécanismes divers sont considérables à la fin du 19e siècle. Ils équipent les tanneries et les manufactures qui se multiplient dans Saint-Roch, les bateaux à vapeur qui supplantent les navires à voiles, les magasins et les édifices à bureaux qui recourent aux ascenseurs.
F.-X. Drolet répond à ces besoins, comme en témoigne la croissance de son entreprise, qui passe de 25 à 60 employés entre 1880 et 1906.
Une manufacture exemplaire
L’entreprise quitte ses premiers locaux en 1909 pour emménager dans cette nouvelle usine mieux située. Le chemin de fer passe devant la porte et l’accès à la rivière Saint-Charles permet à la fois l’approvisionnement par bateau et l’ouverture d’un petit chantier naval pour réparer les navires. Le bâtiment comprend deux parties disposées en L; l’une loge l’atelier mécanique, l’autre la fonderie et la forge. Les larges fenêtres favorisent un éclairage naturel et une ventilation suffisante. Les bureaux sont situés à l’étage.
En 1924, les fils Gaudias, Arthur et Émile Drolet prennent la relève de leur père et poursuivent le développement de l’entreprise. Munitions pour l’armée, bornes-fontaines pour la ville, pistons, essieux et engrenages pour l’industrie automobile, ascenseurs pour édifices publics. L’entreprise fabrique ses propres moules et fond ses pièces d’acier, de fer, de cuivre et d’aluminium. Les contrôles de qualité s’effectuent dans les laboratoires de l’usine. Les employés polyvalents sont formés à toutes les tâches.
Diversification et déménagement
Dans les années 1950, un nouveau modèle d’ascenseur hydraulique permet à F.-X. Drolet de dominer ce marché à la grandeur de la province. Dans les années 1960, l’entreprise fabrique aussi des remontées mécaniques pour centres de ski et des poêles à combustion lente, un créneau qui assurera son avenir puisque les poêles Drolet sont aujourd’hui vendus à travers le monde. C’est à cette époque que la famille Drolet cède le contrôle de l’entreprise, qui déménage dans un parc industriel de la région de Québec.
Un nouvel apport au développement du quartier
L’édifice restauré contribue aujourd’hui à la richesse du quartier Saint-Roch en affichant l’une de ses caractéristiques patrimoniales distinctives, celle des manufactures qui ont façonné son tissu urbain et marqué son histoire.
De plus, la relocalisation d’un service municipal dans cet édifice, au milieu des années 1990, a contribué à la relance économique et démographique du quartier Saint-Roch, qui reprend maintenant sa place de centre-ville de Québec.
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