L’infirmier de la rue
Il est rare qu’une personne se dévoue à ce point pour les défavorisés. Depuis 1986, Gilles Kègle consacre tous les jours de sa vie à soigner, réconforter et accompagner les personnes seules et démunies, souvent jusqu’à leur dernier souffle. Ce croyant place l’amour du prochain au-dessus de toute autre valeur. À la maison Gilles-Kègle, il anime un groupe de bénévoles qui partagent sa mission.
Un appel précoce
Les accomplissements exceptionnels de Gilles Kègle inspirent ceux qu’il appelle ses « missionnaires de la paix », les bénévoles qui l’aident à accomplir sa mission d’entraide. Celle-ci est cependant l’aboutissement d’un parcours en dents de scie.
Né à Trois-Rivières en 1942, Gilles Kègle apprend l’entraide auprès de sa famille qui œuvre pour la Croix-Rouge. Sa ferveur religieuse se manifeste aussi très tôt. À 19 ans, il entre dans un cloître des Pères du Saint-Sacrement. Mais en 1966, il quitte le monastère pour se consacrer aux démunis. Sa vocation est encore fragile. Il devient commis-comptable, infirmier auxiliaire puis bénévole à Trois-Rivières, Shawinigan et Québec. En 1986, sans famille et sans travail, il pense même à se suicider. Mais une vision salutaire le conduit à l’église de Saint-Roch où le curé Fournier lui confie le soin de quatre personnes malades.
Un engagement total
C’est en s’occupant de ces personnes dans le besoin qu’il reprend goût à la vie. En juin 1986, une rencontre marquante se produit. En présence de mère Teresa, qui est de passage à Québec, Gilles Kègle acquiert la certitude qu’il doit consacrer sa vie à aider les démunis.
À partir de ce moment, il sera infirmier, garde-malade et soutien des personnes seules à temps plein, c’est-à-dire sans jamais prendre une seule journée de repos. Il travaille pour divers organismes qui lui demandent de remplir des rapports ou des demandes de subvention. Mais il n’a pas le temps. Les personnes dans le besoin réclament toute son attention.
Dans les années 1990, on remarque de plus en plus le travail acharné de celui qu’on surnomme « l’infirmier de la rue ». Il lui sera désormais plus facile d’obtenir les fonds nécessaires à son action.
Fondation Gilles-Kègle
Grâce à la fondation Gilles-Kègle créée en 1996, il peut se dévouer aux personnes dans le besoin : jeunes marginaux, sans-abri, drogués ou alcooliques, prostitués, ex-psychiatrisés, personnes âgées malades ou délaissées. Dès qu’on lui signale des personnes en détresse, Gilles Kègle et ses dizaines de bénévoles se mobilisent et leur viennent en aide.
La maison Gilles-Kègle leur sert de quartier général. Lui et son équipe s’occupent de plus de 1500 personnes à Québec. Depuis quelques années, d’autres bénévoles œuvrent aussi à Montréal.
Une large reconnaissance
Le dévouement de Gilles Kègle soulève l’admiration et a souvent été salué sur le plan professionnel. Depuis 1995, il a reçu le prix Charlotte-Tassé de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires, l’Ordre du Canada, le prix de l’Ordre des psychologues du Québec, le prix Humanisme 2001 de l’Association des médecins psychiatres du Québec et le titre de chevalier de l’Ordre de la Pléiade. La Ville de Québec lui a aussi décerné sa médaille.
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Gilles Kègle porte aujourd'hui le flambeau d'une longue tradition de « bonnes oeuvres » au centre-ville de Québec. Un quart de siècle s’est écoulé depuis ses premières interventions auprès des plus démunis. Il livre un touchant témoignage sur l’ampleur de son rôle d’infirmier de la rue.
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