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Saint-Roch

Îlot Fleurie

Îlot Fleurie

La vitalité communautaire à l’œuvre

En 1991, dans un quartier Saint-Roch en difficulté, un groupe de citoyens posent une série de gestes d’appropriation sur des terrains laissés à l’abandon. On y a démoli des habitations jugées insalubres pour les remplacer par une autoroute et des tours à bureaux, mais ces projets n’aboutissent pas. Ces citoyens y aménagent plutôt « l’îlot Fleurie », qui transformera la dynamique du quartier et contribuera à sa renaissance.

Inverser la tendance

Dans les années 1980, Saint-Roch est aux prises avec des problèmes de pauvreté et de criminalité. Les projets de relance du quartier reposent en grande partie sur des investissements majeurs et une reconfiguration radicale des lieux. Les promoteurs voient grand et les citoyens ne sont guère consultés. Avec le temps, les terrains laissés à l’abandon accentuent les problèmes au lieu de les régler.

Au début de l’été 1991, l’artiste Louis Fortier et deux compagnons plantent des fleurs et installent une sculpture sur l’un de ces terrains vagues, situé à l’intersection des rues De Saint-Vallier et Fleurie. Un animateur radio attire l’attention sur leur initiative, qui fait bientôt boule de neige. En quelques semaines, des centaines de personnes embellissent et animent ce terrain qui devient un véritable centre communautaire en plein air.

Au même moment, la Ville révise sa stratégie de relance du quartier et ce mouvement la conforte dans ses choix.

L’appropriation citoyenne, une source d’inspiration

Ce mouvement citoyen va perdurer plusieurs années. L’îlot Fleurie devient un lieu fréquenté par les gens du quartier et les artistes : symposiums de peinture et de sculpture, « sky art » et « land art » s’y tiennent entre 1993 et 1996. Un jardin potager communautaire se met aussi en place. Les citoyens redonnent ainsi une fonction, de l’attrait et de la dignité à ces lieux abandonnés.

L’administration municipale saisit la balle au bond et pousse plus loin ces démarches d’embellissement amorcées par les citoyens. Elle aménage un très beau parc, le jardin de Saint-Roch, juste à côté de l’îlot Fleurie, et tourne ainsi définitivement la page : désormais, l’accent sera mis sur la qualité de vie.

Autre lieu, même engagement

Après la réalisation du jardin de Saint-Roch, en 1993, les signes de revitalisation se multiplient dans le quartier. L’îlot Fleurie a contribué à redorer l’image de Saint-Roch et à redonner espoir à la population. Ce lieu a permis aux gens de s’exprimer et de jouer un rôle concret. Ils sont devenus des acteurs de la relance, aux côtés de la Ville de Québec qui applique sa stratégie : rénovations diverses, revitalisation commerciale, repeuplement et relocalisation de fonctionnaires et d’institutions d’enseignement dans le quartier.

Les investisseurs sont de nouveau intéressés à construire sur les terrains vacants situés en bordure du jardin de Saint-Roch. L’îlot Fleurie est menacé. En accord avec la Ville, le regroupement de citoyens bénévoles qui assurent l’animation et l’organisation d’une large gamme d’activités décide de déménager sous les bretelles de l’autoroute Dufferin-Montmorency. À partir de 1997, ce nouvel îlot Fleurie accueillera comme auparavant divers évènements artistiques, un atelier de sculptures, des soirées de poésie et de musique, des fêtes populaires et des pique-niques communautaires, du jardinage et des compétitions amicales de pétanque.

Un quartier transformé

À compter de 2003, bien que la Ville s’entende sur un protocole d’utilisation de l’espace et s’engage à soutenir le développement de l’îlot Fleurie, l’organisme donne des signes d’essoufflement. Jusqu’en 2008, des activités se dérouleront à l’occasion sous l’autoroute. Mais le quartier s’est tellement transformé que le rôle de ce mouvement citoyen est terminé.

L’îlot Fleurie a contribué au bon moment, de façon très constructive, à la renaissance du quartier Saint-Roch.

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Vidéo

Décoration de poteaux

Décoration de poteaux

Les poteaux décorés de Marcel Landry font partie du paysage de la rue Arago. Cette appropriation de l'espace public par la création était caractéristique du mouvement citoyen Îlot Fleurie, auquel M. Landry a été étroitement mêlé. Cette pratique inspire désormais d'autres patenteux.

Témoignage

Marcel Landry : l'Îlot Fleurie

Marcel Landry : l'Îlot Fleurie

L'Îlot Fleurie est un jalon important de la relance du quartier Saint-Roch par ses habitants. Marcel Landry était l'un des piliers de ce collectif informel.

Images anciennes

Art public

Chevelure perdue

Chevelure perdue

Florent Cousineau

2002

Stationnement Odéon, 685, rue Sainte-Marguerite

Cette série de tableaux comprend des éléments végétaux faisant référence à l’îlot Fleurie, un projet d’aménagement qui a permis à la nature de reprendre sa place dans le paysage de béton. Elle honore aussi les Chinois du Nord, qui cultivent le blé depuis des temps immémoriaux, et les artistes qui ont réalisé des œuvres dans cet ancien quartier chinois.

Photo : © Marion Gotti

Hommage à une sphère

Hommage à une sphère

Armand Robitaille

1992

Angle du boulevard Charest Est et de la rue Monseigneur-Gauvreau

Hommage à la nature et à la terre, une haute structure conique faite de poteaux de bois supporte une sphère d’aluminium géante.

Lumières

Lumières

Roger Gaudreau

2007

Édifice TÉLUQ, 575, rue De Sainte-Hélène et 455, rue du Parvis

L’œuvre met en présence un bloc erratique et un banc en forme de parenthèse. La pierre ovale est scindée en deux parties entre lesquelles s’insère une plaque de verre. Cette brèche lumineuse symbolise la connaissance et les nouvelles technologies de communication. Le titre fait allusion aumouvement intellectuel et philosophique qui a marqué l’Europe au 18e siècle, dit le Siècle des lumières.