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Saint-Roch

Incendies dans Saint-Roch

Incendies dans Saint-Roch

Des points tournants

Au 19e siècle, le faubourg Saint-Roch est le théâtre de trois incendies dramatiques qui détruisent des milliers d’habitations. Ces désastres façonnent la configuration du quartier par le biais des règlements instaurés par la Ville, qui encadrent la reconstruction résidentielle et l’aménagement du territoire. La Ville améliore aussi les systèmes d’alarme et d’approvisionnement en eau et crée le métier de pompier professionnel. Mais le feu est un ennemi tenace.

Désastre à Saint-Roch

Le matin du 28 mai 1845, les cloches de l’église de Saint-Roch sonnent à toute volée. Un incendie s’est déclaré à la tannerie Richardson, à l’ouest du faubourg Saint-Roch. Des vents violents transportent des tisons ardents vers l’est. Les pompiers volontaires tentent de limiter les dégâts en utilisant leurs pompes manuelles mais le feu se propage à la vitesse de l’éclair.

À la fin du jour, les résidents constatent l’ampleur du désastre : le tiers de la ville et la quasi-totalité du faubourg Saint-Roch sont en cendres. Les habitations de bois ont flambé comme fétus de paille. Seules les cheminées de brique sont encore debout. On dénombre 1630 bâtiments détruits et 12 000 sinistrés. Ceux-ci trouvent refuge dans leur famille, dans les institutions religieuses ou publiques ou sous des tentes fournies par l’armée.

Des mesures de protection

Afin d’éviter un nouveau désastre, la municipalité adopte plusieurs mesures. Certaines rues sont élargies pour freiner la propagation du feu, comme la rue Saint-Joseph. Des règlements touchent aussi la reconstruction. Les habitations seront recouvertes de brique ou de pierre et leurs toitures de tôle, d’ardoise ou de fer-blanc. Le bois est proscrit. Des murs coupe-feu devront aussi séparer les immeubles mitoyens. Cette maison du 722, rue de la Reine en est un bon exemple.

Les compagnies d’assurances font la promotion d’un plan standard pour accélérer la reconstruction : une maison à deux étages en brique, dessiné par Thomas Baillairgé, qui donnera au faubourg la base de sa personnalité actuelle. À compter de 1854, la Ville se dote aussi d’un réseau d’aqueduc muni de bornes-fontaines. Il approvisionne les quartiers à tour de rôle, pendant quelques heures. En cas d’incendie, plusieurs minutes peuvent être nécessaires pour acheminer l’eau dans le bon secteur. Cette situation va perdurer jusqu’en 1885.

L’implacable ennemi frappe à nouveau

Les règlements ne sont cependant pas suivis à la lettre car plusieurs résidents sont trop pauvres pour se payer le revêtement prescrit. Ils construisent en bois.

Le 14 octobre 1866, les cloches de l’église de Saint-Roch sonnent à nouveau le tocsin. La nouvelle brigade de policiers-pompiers arrive rapidement rue Saint-Joseph mais l’eau fait défaut. Les flammes poussées par le vent se propagent vers l’ouest, dans un nouveau secteur de Saint-Roch, puis atteignent la municipalité voisine de Saint-Sauveur, qu’elles rasent presque complètement. Le bilan est encore plus lourd que la première fois : plus de 1800 résidences emportés et 20 000 personnes sans logis. L’église de Notre-Dame-de-Jacques-Cartier a été miraculeusement épargnée.

Jamais plus ?

D’autres voies sont élargies pour servir de coupe-feu, comme les rues de la Couronne et Saint-Ours, qui deviendra le boulevard Langelier. Un corps de pompiers professionnels est mis sur pied, réparti dans six casernes. On ajoute 246 boîtes d’alarme actionnées manuellement et l’amélioration du réseau d’aqueduc devient un enjeu politique majeur.

Ces mesures atténuent la troisième conflagration qui frappe le secteur nord de Saint-Roch en 1870. Cette fois, on réussit à limiter les dégâts à 500 maisons détruites.

La protection efficace contre les incendies est un acquis du 20e siècle. 

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