Un maire populaire
Napoléon Drouin, ancien résidant de ce secteur de la rue Saint-François, illustre parfaitement le dynamisme qui animait les commerçants et les entrepreneurs francophones de Saint-Roch au tournant du 20e siècle. Il se distingue aussi par son talent de politicien. Alliant le service public à la conduite de ses affaires, il est élu échevin pour la première fois à l’âge de 34 ans. Comme maire de Québec, il mènera à bien plusieurs projets importants entre 1910 et 1916.
Le commerce dans le sang
À l’âge de 15 ans, Olivier-Napoléon Drouin quitte l’école pour aider son père à tenir l’épicerie familiale. Mais le jeune homme voit grand. Avec son père et deux de ses frères, il crée la Quebec Vinegar Company, puis la Drouin et Frères & Cie. Pendant plusieurs années, les Drouin seront les seuls à vendre le réputé tabac Walker & Sons à Québec.
Forts de cette expérience, les frères Drouin, leur cousin et un associé fondent en 1899 la Rock City Tobacco, une manufacture de tabac que Napoléon Drouin dirigera jusqu’à son décès. Il habite alors une maison située à l’emplacement de la caisse Desjardins actuelle, à côté de l’église, tout près d’un de ses frères et de son associé, établis ici, aux 460 et 480, rue Saint-François. Leur entreprise s’adaptera aux nouvelles tendances, passant notamment du tabac à chiquer aux cigarettes, et prendra constamment de l’expansion jusqu’à écouler ses produits dans tout le Canada. Elle restera dans la famille Drouin jusqu’aux années 1960. L’actuel propriétaire est la compagnie RBH.
L’attrait de la politique
Napoléon Drouin est élu échevin pour la première fois en 1896. Il est alors âgé de 34 ans. Ses prises de position retiennent aussitôt l’attention de la population.
Il participe à divers comités, dont ceux des finances et des marchés publics. Il se prononce en faveur de l’amélioration du Service de protection des incendies et du réseau d’aqueduc. Il souhaite créer des bains publics et des bibliothèques pour la classe ouvrière et veut étendre le droit de vote aux locataires, nombreux dans Saint-Roch, son quartier. Enfin, il promet de ne pas augmenter les taxes s’il est élu maire.
Un maire entreprenant
Ces mesures et sa réputation d’excellent homme d’affaires lui valent d’être élu maire de Québec en 1910. Pendant ses trois mandats, il multipliera les réalisations.
L’un de ses premiers gestes marquants est d’acquérir les terrains de la Compagnie de l'exposition de Québec, afin d’y tenir une exposition agricole provinciale annuelle. Comme promis, il améliore grandement le service d’aqueduc et engage davantage de pompiers. Il modernise l’éclairage des rues et innove en implantant un nouveau système d'évaluation des propriétés. Il crée également une caisse de retraite pour les employés municipaux. Enfin, il améliore les communications avec le nouveau quartier Limoilou et agrandit le territoire de la ville en annexant notamment Ville-Montcalm, aujourd’hui le quartier Montcalm.
Le maire Drouin quitte ses fonctions en 1916 avec le sentiment du devoir accompli.
Un administrateur recherché
En marge de sa carrière politique et de la gestion de ses propres entreprises, Napoléon Drouin participe à de nombreux projets et organismes en tant qu’administrateur.
Il est marguillier de la paroisse de Saint-Roch lorsque le projet d’une nouvelle église d’envergure voit le jour. Plus tard, il fait partie du comité de création de la Commission des liqueurs de Québec – future Société des alcools du Québec. Il sera aussi commissaire de l’École technique de Québec et président de la Commission des chemins de Québec.
Parmi les personnalités qui sont nées et qui ont œuvré dans Saint-Roch, Olivier-Napoléon Drouin a sans conteste été l’une des plus en vue.
Contenus reliés au point d'intérêt
Images anciennes