Coeur du centre-ville
Au milieu du 19e siècle, le faubourg Saint-Roch se peuple rapidement. Les résidents ne tardent pas à réclamer un marché public afin de s’approvisionner facilement en denrées alimentaires. La Ville ouvre donc en 1847 le marché Jacques-Cartier, qui forme le coeur du faubourg en développement. Avec le temps, la place Jacques-Cartier devient aussi un centre d’affaires et un carrefour culturel très animé.
Un carrefour naturel
La construction navale attire un grand nombre de nouveaux résidents dans le faubourg Saint-Roch à partir de 1820. Rapidement, le territoire habité s’étend de la falaise jusqu’à la rivière Saint-Charles et de l’embouchure de la rivière jusqu’aux environs de l’Hôpital général.
Deux des principaux axes de circulation du faubourg se croisent à la future place du marché Jacques-Cartier : la rue de la Couronne qui prolonge la côte d’Abraham, le lien le plus commode entre la haute et la basse-ville et la rue Saint-Joseph qui est la seule à traverser tout ce secteur d’est en ouest. C’est pourquoi la Ville choisit cet endroit pour établir le nouveau marché public, surtout qu’il est situé à deux pas de l’église de Saint-Roch, un important lieu de rassemblement de la population.
Un marché très attendu
Le choix de l’emplacement est fait en 1847 mais il faut attendre dix ans pour que débute la construction de la halle Jacques-Cartier. Cette grande halle en briques de deux étages abrite non seulement 24 étals de boucher, mais aussi, à l’étage, deux salles servant aux assemblées publiques et à des représentations théâtrales. La place du marché Jacques-Cartier devient ainsi le centre de la vie commerciale, sociale et culturelle du quartier Saint-Roch.
Le marché donne en même temps le coup d’envoi de la vocation commerciale de la rue Saint-Joseph, puisque les marchands s’installent de préférence à proximité d’un point de vente aussi fréquenté. Une petite halle s’ajoutera d’ailleurs à côté de la grande en 1866, afin d’accueillir plusieurs autres bouchers, poissonniers et épiciers.
Une place publique
La place du marché Jacques-Cartier est déjà très fréquentée lorsque la rue Saint-Joseph devient le point de mire de Québec, avec ses grands magasins, son tramway et son éclairage électrique à la fin du 19e siècle. La première projection cinématographique à Québec aura d’ailleurs lieu dans la salle de la halle Jacques-Cartier où se produit le populaire Théâtre des variétés.
En 1910, la petite halle est démolie, puis la grande halle est rasée par un incendie l’année suivante. Une fois ces bâtiments disparus, la place Jacques-Cartier conserve son importance : elle devient un carrefour majeur des transports par autobus et tramway autour duquel se concentrent des édifices de prestige.
Une nouvelle vocation
La place perdra progressivement son statut de cœur du centre-ville avec le déclin démographique et commercial du quartier Saint-Roch, au tournant des années 1960, et la fermeture des grands magasins de la rue Saint-Joseph, tout juste voisins.
L’inauguration de la bibliothèque Gabrielle-Roy, construite au centre de cette place en 1983, amorce un processus de revitalisation qui se poursuit encore aujourd’hui. Cet équipement public d’envergure confirme le rôle de foyer culturel de cet espace urbain. La bibliothèque connaîtra d’ailleurs un éclatant succès et contribuera à relancer le quartier.
L’avenir de la place Jacques-Cartier
Aujourd’hui, des projets visant à moderniser cette place centrale s’appuient sur la nouvelle identité du quartier Saint-Roch, devenu un lieu de création, notamment dans le secteur des nouvelles technologies de la communication. Cette nouvelle réalité du 21e siècle marquera progressivement l’allure et le caractère de la place Jacques-Cartier.
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