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Sillery

Augustins de l'Assomption

Augustins de l'Assomption

Au service de la foi

La congrégation des Augustins de l’Assomption occupe le plateau de Sillery depuis les années 1920. Elle y fait bâtir un couvent et une chapelle dédiée au Sacré-Cœur, le Montmartre canadien, qui deviendra un important lieu de pèlerinage. Avec le temps, les religieux élargissent leur mission, tandis que leur propriété se réduit comme une peau de chagrin.

S’implanter en terre canadienne

Au tournant du 20e siècle, la France républicaine adopte une série de mesures et de lois qui visent à séparer l’Église et l’État et à laïciser l’enseignement. Des milliers de religieux s’exilent vers des terres plus accueillantes, dont le Québec, où le catholicisme est triomphant.

La congrégation des Augustins de l’Assomption, ou Assomptionnistes, demande la permission de s’installer à Québec, en juin 1904. Mgr Louis-Nazaire Bégin trouve cependant qu’il y a trop de communautés religieuses dans la ville. Les Assomptionnistes obtiennent finalement l’aval des autorités ecclésiastiques en 1917, mais à la condition qu’ils s’établissent hors des limites urbaines. Proche de Québec et dotée de grands domaines désertés par les marchands de bois, Sillery s’avère le site idéal.

La fondation

Les Assomptionnistes achètent la partie ouest de l’ancien domaine Woodfield en août 1921. Le père Marie-Clément Staub confie à l’architecte Raoul Chênevert le soin de concevoir le couvent des religieux. Pendant les travaux de construction, les Augustins de l’Assomption logent chez leurs voisines, les Sœurs de Sainte-Jeanne-d’Arc, une communauté fondée par le père Staub.

Seule une partie du bâtiment sera finalement réalisée puisque l’argent manque. Inauguré en septembre 1926, le couvent des Assomptionnistes comprend un noviciat pour former les futurs religieux et une chapelle, pièce maîtresse de l’ensemble. Le sanctuaire dédié au Sacré-Cœur, comme le Montmartre parisien, devient le Montmartre canadien.

Le domaine couvert de chênes, de pins et d’érables est graduellement aménagé pour le loisir des novices et les besoins de la ferme. Les religieux y cultivent du foin, de l’avoine et des légumes, en plus d’y pratiquer un peu d’élevage. Dans les années 1930, ils se consacrent aussi à l’aviculture, à l’apiculture et à la pomiculture.

La mission

Les Assomptionnistes s’occupent presque exclusivement de leur noviciat, qui accueille tous les novices du Canada et des États-Unis. Ils organisent aussi des retraites et des conférences sur la foi en plus d’ouvrir leur chapelle, les dimanches, aux habitants de Bergerville.

L’engagement des religieux à la promotion du Sacré-Cœur, thème de prédilection du père Staub, transforme le sanctuaire en un lieu de pèlerinage renommé. Au début des années 1960, près de 100 000 pèlerins viennent s’y recueillir chaque année. Les Assomptionnistes se dotent alors d’un nouveau bâtiment résolument moderne, le Centre de la culture et de la foi. Inauguré en 1967, il comprend une chapelle de 500 places et des salles polyvalentes. Il est situé près d’un chemin de croix extérieur comptant 14 stations.

Les Assomptionnistes de Sillery accordent beaucoup d’importance à la diffusion de leur message. Aussi ouvrent-ils une imprimerie qui sert, dès 1947, à la publication du mensuel L’Appel du Sacré-Cœur. L’édition aide à obtenir une plus grande reconnaissance et, bien sûr, à attirer des pèlerins.

Le morcèlement

La construction du nouveau centre de pèlerinage appauvrit la communauté. Pour renflouer les coffres, les religieux vendent la partie est de leur propriété, où s’ouvre l’avenue du Maire-Beaulieu. Quatre immeubles d’une dizaine d’étages, totalisant plus de 300 logements, y sont érigés, même si le secteur fait partie du site patrimonial de Sillery.

Dans les années 1970, les religieux vendent une autre partie de leur terrain à la Ville de Sillery. Situé en bordure du chemin Saint-Louis, le site accueille des logements et un espace vert, le parc Bergerville.

Aujourd’hui

Après avoir culminé dans les années 1980, les pèlerinages sont aujourd’hui en légère décroissance. Les Assomptionnistes toujours en fonction continuent de gérer, à l’aide de laïcs, le sanctuaire du Sacré-Cœur et le Centre d’éducation (anciennement de la culture) et de la foi. Ils y offrent des repas communautaires, des conférences, des ateliers de formation et diverses activités où les participants discutent de la Bible, de spiritualité et de la vie de l’Église. Le principal défi des Augustins de l’Assomption demeure la relève.