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Sillery

Bergerville

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Le hameau du plateau

Bergerville est l’un des secteurs les plus intéressants du Vieux-Sillery. Né en bordure d’un luxueux domaine pour assurer un revenu à un marchand ruiné, ce hameau a survécu au déclin du commerce du bois dans les anses. Affecté par plusieurs incendies, cet ensemble aux allures de faubourg a dû se renouveler. Mais il l’a fait en conservant ses principales caractéristiques et son ambiance unique.

Sur la terre de Woodfield

Dans les années 1840, l’Angleterre adopte une politique de libre-échange qui nuit au commerce colonial. Le grand marchand de bois William Sheppard éprouve alors des difficultés financières. En 1847, il se voit dans l’obligation de vendre sa luxueuse villa de Woodfield, construite quelques années plus tôt.

Avant de se départir de son domaine, Sheppard en détache une partie pour y loger les ouvriers qui travaillent dans les anses. Sheppardtown, que les Canadiens français traduisent par Bergerville, est situé entre le chemin Saint-Louis et le ruisseau Belleborne, dont la rue de Bergerville épouse aujourd’hui l’ancien cours.

À la manière des faubourgs, l’espace est découpé en petits lots semblables, répartis le long de sept rues étroites. Ces dernières prennent les noms et prénoms des membres de la famille Sheppard. Chaque lot est vendu 40 livres, mais le propriétaire n’exige qu’une rente de 2 livres par année, à verser le 1er octobre. Ces conditions avantageuses font affluer les acheteurs : 15 terrains sont vendus dans la seule journée du 28 juin 1847.

Le hameau du plateau

Perdu parmi les boisés et les grands domaines, Bergerville est l’unique hameau ouvrier du plateau. Vers 1865, il compte une soixantaine de maisons, un bureau de poste et une école. Cette dernière, située à l’angle de l’avenue Charles et du chemin Saint-Louis, regroupe tous les enfants d’âge scolaire dans une même salle. L’enseignement se donne dans les deux langues puisque de nombreux Irlandais sont établis à Bergerville.

Les petites maisons de bois du hameau comportent généralement deux pièces, la chambre et la salle commune, où vivent de six à sept personnes. À la fin du siècle, des mansardes remplaceront souvent les toits à deux versants, ce qui permettra d’ajouter des chambres à l’étage. Dans les arrière-cours clôturées se trouvent des puits, des bâtiments secondaires et des potagers, un apport essentiel au menu quotidien.

Les années difficiles

Avec le déclin du commerce du bois et de la construction navale, Bergerville vit des années difficiles. On sait peu de choses de la vie du hameau dans le dernier tiers du siècle, sinon que les jardiniers ont fort à faire pour préserver les grands domaines. Ils doivent s’armer de gourdins « et d’un dogue féroce » pour empêcher les jeunes de Bergerville de piller les vergers. Le luxe et la pauvreté ne font pas bon ménage.

Les habitations chauffées au poêle à bois sont par ailleurs une proie facile pour les flammes. À Bergerville plus qu’ailleurs, il faut combattre des séries d’incendies qui dévastent à peu près toutes les rues du hameau. Les maisons sont reconstruites sur les ruines des précédentes. Elles sont parfois agrandies ou dotées d’un toit plat, qui donne encore plus d’espace à l’étage.

Travailler en ville

L’arrivée du tramway électrique en 1911 est une véritable révolution. Le nouveau moyen de transport relie rapidement Québec, en plein essor, à l’avenue Maguire. Il devient plus facile pour les habitants de Bergerville d’occuper des emplois dans les manufactures, les magasins ou les bureaux de Québec.

L’agglomération compte alors surtout des journaliers, mais aussi un forgeron, quelques charpentiers, des boulangers, des couvreurs, de nombreux charretiers, un commerçant ainsi que des domestiques et jardiniers. Ces derniers travaillent sans doute dans les domaines et les institutions de Sillery, d’importants employeurs de main-d’œuvre.

L’îlot préservé

À compter de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs grandes propriétés sont loties. Près des cottages et des bungalows qui se multiplient, Bergerville conserve toutefois son aspect villageois et la plupart de ses caractéristiques.

Depuis 2010, les propriétaires de Bergerville peuvent obtenir une aide financière pour restaurer leur maison dans le respect des éléments architecturaux d’origine. C’est là une reconnaissance officielle de la valeur patrimoniale de ce noyau urbain exceptionnel, qui témoigne entre autres de la vie ouvrière à Sillery au 19e siècle.

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