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Sillery

Chemin Saint-Louis

Chemin Saint-Louis

Les détours d’une voie ancienne

Le chemin Saint-Louis est l’une des plus anciennes voies de communication de la région. Tracé au 17e siècle pour relier la ville de Québec au Cap Rouge, il traverse alors une grande forêt qui fera place à des terres agricoles, de grands domaines, un bourg ouvrier, des cimetières et des ensembles résidentiels modernes. Diverses étapes qui laissent leurs traces tout au long du parcours.

Le chemin d’origine

Des documents d’archives mentionnent l’existence du « grand chemin qui va de Québec au Cap Rouge » dès 1636. Mais on ne connaît pas le tracé exact de cette voie ouverte sous le gouverneur de Montmagny. Longeant le versant sud du promontoire, elle traverse les terres de la banlieue, dont celles des futures seigneuries de Sillery et de Gaudarville, où les premières concessions sont accordées dès 1637.

Le tracé sinueux du chemin s’adapte au relief et aux besoins. Il est maintes fois modifié et rectifié, en partie ou en totalité. En 1742, des habitants se plaignent des ornières et des bourbiers qui le rendent impraticable. Le responsable de la voirie en Nouvelle-France, le grand-voyer, ordonne alors que l’on ouvre un chemin de 24 pieds de largeur avec des fossés de trois pieds pour « la facilité du commerce et l’utilité publique ». Le nouveau tracé, à prendre « de Joseph Pin jusqu’au fort de Coulonge », traverse l’actuel quartier de Sillery.

Sous des flots de verdure…

La beauté du plateau incite l’élite britannique à s’y installer dès la fin du 18e siècle. Des villas sont construites en retrait du chemin de Cap Rouge, au bout de longues allées d’arbres qui pénètrent au cœur de domaines paysagers. On exploite aussi des terres agricoles, tandis qu’apparaît, dans l’une des courbes du chemin de terre, le hameau ouvrier de Bergerville.

Le propriétaire de l’un des grands domaines, l’auteur James MacPherson Le Moine, écrit en 1872 que le chemin de Cap Rouge, noyé « sous des flots de verdure », est presque une route forestière. Au cours d’une promenade à cheval ou en voiture, ajoute-t-il, il devient impossible d’apercevoir « le contour du petit castel, de la fraîche villa, de la confortable métairie », ou même de deviner les « merveilles d’horticulture » qui se cachent sous les arbres. Emprunter ce chemin verdoyant réserve par ailleurs de belles percées visuelles sur le Saint-Laurent.

À l’ère de l’automobile

Au début du 20e siècle, le chemin de Cap Rouge est toujours une route de campagne bien ombragée. Depuis Spencer Wood (parc du Bois-de-Coulonge), il conduit désormais à deux grands cimetières et au couvent Jésus-Marie, que l’on a construit dans l’ancien domaine Sous-les-Bois. Au-delà de la côte à Gignac, près de l’actuelle maison Hamel-Bruneau, il traverse des terres réservées à la culture maraîchère, à la pomiculture et à la production laitière.

Le chemin est élargi, bitumé et rebaptisé Saint-Louis dans les années 1920. Les automobiles s’y font nombreuses avec l’ouverture en 1929 d’une voie carrossable sur le pont de Québec. Car le vieux chemin Saint-Louis est l’unique lien entre la rive sud et Québec. Il donne même accès, jusqu’en 1939, à l’aérodrome Saint-Louis, premier aéroport régional. L’ouverture du boulevard Laurier vers 1945 ramène la quiétude le long du chemin, pour un répit de courte durée…

La ville se développe

À la fin des années 1940, le projet de Parc-Falaise entraîne la construction d’un petit centre commercial à l’angle du chemin Saint-Louis et de la côte à Gignac. Puis d’autres projets résidentiels contribuent à transformer le paysage. Des bungalows et des cottages apparaissent en bordure du chemin, parfois des maisons plus audacieuses, telle celle du 2076, une œuvre de l’architecte Charles-A. Jean inspirée du style international.

Le chemin Saint-Louis se borde de commerces, d’institutions scolaires et parfois d’immeubles de plusieurs étages dans les dernières décennies du 20e siècle. Mais il conserve ses courbes, des percées visuelles, des bâtiments et des éléments paysagers qui rappellent les centaines d’années d’histoire de cette voie ancienne vivant au rythme de la ville.

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