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Sillery

Îlot Saint-Michel

Îlot Saint-Michel

Surnommé aussi le « faubourg» Saint-Michel

La côte de Sillery, d’abord connue sous le nom de route de Puiseaux, fut tracée sur la limite occidentale de la terre de Pierre de Puiseaux. Ce pionnier du 17e siècle laissera aussi son nom au sommet du promontoire, le cap ou la pointe à Puiseaux. Au 19e siècle, le chemin de terre est bordé de grandes propriétés, puis il devient le cœur d’une agglomération quasi villageoise.

Des Irlandais fortunés

À l’époque où le plateau de Sillery est largement boisé, il attire les citadins à la recherche d’air pur et de vues pittoresques. En 1831, le juge et conseiller législatif Edward Bowen acquiert une grande propriété de plus de 37 arpents à l’est de la route de Puiseaux. Au cœur d’une forêt de chênes et de pins, on y trouve une grande maison, des bâtiments secondaires et un vaste potager : les Bowen ont 16 enfants!

La terre située à l’ouest de la route de Puiseaux est vendue l’année suivante au marchand de bois Patrick McInenly. Il s’y construit une villa au sommet de la pointe à Puiseaux, près de son chantier de l’anse Saint-Michel. Le reste de sa propriété est transformé en domaine agricole, à l’exception d’une terre, près du chemin de Cap-Rouge (Saint-Louis), vendue à un autre marchand de bois irlandais. Charles Timmony, futur maire de Sillery, s’y fait construire l’actuel 2014, rue Louis-H.-LaFontaine.

Le lotissement

En 1847, les affaires de McInenly vont mal. Il vend ses avoirs de l’anse Saint-Michel et sa villa du cap que l’on transforme en chapelle catholique. McInenly se construit une maison plus modeste dans le tournant de la côte, puis il lotit le reste de son domaine, espérant en tirer profit.

Le juge Bowen connaît aussi des difficultés financières. En 1848, il vend sa propriété qui deviendra le cimetière Mount Hermon. Au sud, en bordure de la côte, une bande de terre est divisée en seize lots délimités à l’arrière par une ruelle. On espère là aussi vendre des terrains aux ouvriers des anses.

Mais les conditions d’achat sont meilleures à Bergerville, en plein développement. Il faut l’ouverture de l’église de Saint-Colomb (Saint-Michel) en 1854 pour rendre le secteur plus attrayant. Peu après, le fermier William Murphy s’établit dans l’actuel 1701, côte de Sillery et Narcisse Roy, premier sacristain de la paroisse, s’installe dans la rue qui, aujourd’hui, porte son nom.

Naissance d’une agglomération

À la fin des années 1860, une trentaine de bâtiments bordent la côte. Thomas McInenly, fils de Patrick, ouvre alors la petite avenue Thomas, où sont construites quelques maisons à toiture brisée, au goût du jour. Des constructions apparaissent également dans l’actuelle avenue des Voiliers.

Sur la propriété des McInenly, les acheteurs s’engagent à rebâtir rapidement en cas d’incendie. Car dans cet îlot urbain, où dominent les maisons de bois, le feu est une menace constante. Trois maisons y sont détruites en 1882. Onze ans plus tard, huit habitations disparaissent sous les flammes, qui endommagent aussi la maison Timmony.

Vie de village

Au début du 20e siècle, le petit village de la côte a peu progressé et il subit même des pertes. En 1909, on coupe la pointe à Puiseaux « d’au moins 25 pieds » pour permettre au chemin de fer, en bas de la falaise, de se frayer un passage rectiligne. Des maisons sont rasées dans le tournant de la côte.

À cette époque, l’îlot compte surtout des journaliers, des ouvriers et des gens de métier. On y trouve aussi un fermier et des mesureurs de bois, deux domaines en voie de disparition. Puis il y a le docteur Arthur Lavoie, au 1728-1730 de la côte. Médecin hygiéniste d’avant-garde, il réussit en 1908 à doter la côte d’un aqueduc communautaire. Résidant au 1682-1684, Jean-Baptiste Gauthier est aussi une personnalité locale. D’abord équarrisseur dans les anses, il gravit la pente et les échelons pour devenir en 1913 le premier maire francophone de Sillery, à qui succédera son fils Joseph-Arthur. Les Gauthier s’illustrent également dans le taxi, la vente de « crème à glace » et la fabrication de chaussures.

Un îlot qui s’embellit

Lorsque Sillery se transforme en ville de banlieue, on ouvre au sud de la propriété Timmony les rues Louis-H.-LaFontaine et du Père-Massé. Des cottages y sont construits pour la classe moyenne. En 1944 apparaît un terrain de jeux, aujourd’hui le parc Saint-Michel.

Vingt ans plus tard, lorsque le secteur est intégré au site patrimonial de Sillery, on aménage le parc des Voiliers en bordure du cap. Puis les maisons centenaires de la côte sont soigneusement restaurées. Aujourd’hui, depuis la terrasse de la Pointe-à-Puiseaux, le coup d’œil est exceptionnel sur le paysage, l’église et tout l’îlot développé à ses abords. Un site qui s’est vraiment embelli avec le temps!

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Anse Saint-Michel

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Un magnifique point de vue sur l’anse Saint-Michel, depuis le parc des Voiliers. En plus d’accueillir de nombreux baigneurs, ce site a autrefois été un haut-lieu de la construction navale et de la pêche à l’anguille, deux activités majeures pour les anses de Sillery.

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