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Sillery

Sous-les-Bois et les religieuses de Jésus-Marie

Religieuses de Jésus-Marie

Former des femmes de tête

Au bout d’une allée d’arbres se dresse le Collège Jésus-Marie, une institution mixte classée parmi les meilleures écoles secondaires du Québec. La congrégation des Religieuses de Jésus-Marie y a instruit des milliers de jeunes filles pendant près de 140 ans. Elle y a aussi fondé le premier collège classique féminin de l’Est du Québec, avec l’objectif avoué de former des femmes de tête.

Une villa sous les arbres

Dans les années 1830, des hommes s’activent dans l’anse de Sillery, notamment dans le chantier des frères Pemberton situé à l’ouest de la pointe à Puiseaux. Pour se rapprocher de ses activités commerciales, George Pemberton achète la terre qui surplombe son chantier. Il y construit une résidence d’été vers 1843, au cœur d’une forêt de chênes et de pins.

Le notaire Errol Boyd Lindsay acquiert la propriété Woodside, appelée plus tard Sous-les-Bois, en 1849. La villa accessible par une longue allée circulaire devient sa résidence principale. Des prés, des pâturages et un jardin de fruits enjolivent le domaine de la famille Lindsay.

La fondation

Vingt ans plus tard, les Religieuses de Jésus-Marie deviennent propriétaires du domaine pour y fonder un pensionnat de jeunes filles. La congrégation d’origine française est la première communauté religieuse à s’installer sur les hauteurs de Sillery. Elle sera suivie par plusieurs autres au début du 20e siècle.

Les religieuses s’établissent d’abord dans la villa Sous-les-Bois. Puis elles entreprennent la construction de leur couvent, d’après les plans de l’aumônier Octave Audet et de l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy. L’imposant bâtiment de quatre étages est officiellement inauguré en septembre 1870 avec l’arrivée de 78 pensionnaires. Les religieuses leur enseignent les matières de base, la couture, le dessin et la musique, en plus de les former à la piété et à « l’urbanité des manières ». La grande cour est réservée aux loisirs : le croquet, le tennis, les promenades avec l’ânesse ou les balades en chaloupe sur un lac artificiel aménagé en 1884.

Un couvent phare

Le couvent Jésus-Marie est le bâtiment le plus imposant de Sillery et son institution, la plus prestigieuse. Sa bonne réputation lui amène de nombreux visiteurs importants, des hommes politiques, des écrivains et des artistes, comme la grande cantatrice Albani, qui s’y produit en 1889.

Les religieuses sont renommées dans toute la paroisse pour leur enseignement. Elles s’occupent d’ailleurs de l’éducation des enfants dans toutes les écoles catholiques de Sillery. Au couvent Jésus-Marie, elles offrent le cours primaire enrichi et, à compter de 1911, un programme d’études secondaires reconnu par l’Université Laval.

Des femmes de tête

Les religieuses ne s’arrêtent pas là. Elles visent la création d’un collège classique qui permettrait aux femmes d’accéder aux études universitaires. Pour mener à bien leur projet, elles envoient deux des leurs parfaire leurs études en France. Puis elles entreprennent la construction d’une nouvelle aile pour loger le futur collège.

Elles doivent toutefois obtenir l’autorisation de l’Université Laval avec qui les discussions, amorcées dans les années 1910, sont ardues. Car le recteur, Mgr Amédée-E. Gosselin, considère que les « têtes de filles » ne sont pas faites pour étudier à la fois le grec et le latin, deux matières obligatoires du cours classique. Il faut attendre 1925 — et le remplacement du grec par des cours d’italien ou d’espagnol — pour que l’on accorde l’autorisation demandée. Le Collège Jésus-Marie devient la première institution de l’Est du Québec à offrir aux filles un programme complet d’études, ouvrant les portes de l’université.

La relève

Le 14 mai 1983, un incendie dévaste le couvent, mais la reconstruction est vite annoncée. Le nouveau bâtiment, dessiné par les architectes Michel Hudon et Denis Julien, est inauguré en 1984. Le Collège Jésus-Marie s’adapte aussi aux changements sociaux en devenant une institution mixte, qui compte aujourd’hui plus de 1 000 élèves des niveaux primaire et secondaire.

Se disant affectées par le vieillissement de leurs effectifs et par des coûts de santé importants, les Religieuses de Jésus-Marie lèguent leur collège à une corporation de gestionnaires laïcs, en 2012. La même année, elles vendent un terrain au sud de leur propriété. Tout près, la petite villa Sous-les-Bois, enclavée depuis longtemps dans un bâtiment plus grand, rappelle les débuts d’une communauté qui a instruit des milliers d’enfants sillerois et qui s’est battue pour former des femmes de tête.

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