Une des premières grandes rues de Québec
La côte de la Fabrique est l’une des plus anciennes rues de Québec. Elle apparaît sur les toutes premières cartes de la ville tracées au 17e siècle. Toutefois, les façades des commerces qui la bordent actuellement rappellent une époque plus récente où la haute société venait y acheter des produits de luxe. On pouvait aussi y croiser plusieurs écrivains et poètes habitant dans les alentours.
La fabrique paroissiale
Le tracé de cette rue est établi dès le début de la colonie, au 17e siècle. Son nom vient de l’assemblée de laïcs chargée de la gestion des biens matériels d’une paroisse, qu’on appelle une fabrique. Il s’agit ici de celle de la paroisse de Notre-Dame-de-Québec, constituée en 1656, qui s’occupait entre autres de l’église toujours située au sommet de la côte de la Fabrique, et ce depuis 1664. Elle est devenue par la suite la basilique-cathédrale du diocèse de Québec.
Une rue commerciale
La côte de la Fabrique acquiert sa vocation commerciale au 19e siècle. À cette époque, le parvis de la cathédrale accueille le marché public de la haute-ville. Attirés par le flot de clients qui convergent vers le marché, plusieurs commerçants s’établissent sur cette artère très passante.
Rapidement, la côte de la Fabrique héberge principalement des commerces haut de gamme. Chapeliers, fourreurs, marchands de tissu et tailleurs font le bonheur d’une clientèle issue principalement de la bourgeoisie anglophone. Les clients choyés déambulent à l’abri du soleil et de la pluie grâce aux auvents qui ornent les devantures des magasins. À partir de 1878, ils peuvent aussi emprunter le tramway tiré par des chevaux qui relie la rue Saint-Jean à la côte de la Fabrique.
Le chez-soi des lettrés
Cette artère n’attire pas que la bourgeoisie anglophone. Établie en 1847, la Librairie Crémazie devient rapidement un lieu de rencontre des lettrés francophones, surtout lorsqu’elle prend de l’expansion sous la gouverne du poète Octave Crémazie, frère du fondateur. Un groupe de romanciers, poètes et historiens y trouve une grande quantité de livres importés de France, souvent des nouveautés. Ils fréquentent en même temps l’arrière-boutique pour y discuter de l’avenir des lettres au Canada français.
À la suite d’un revers de fortune, Octave Crémazie s’exile en France. La librairie passe aux mains du jeune Joseph-Pierre Garneau. Il en fera la plus importante librairie à Québec pendant plusieurs décennies, surtout après l’avoir déménagée dans un plus grand local, situé tout près, rue De Buade, au début du 20e siècle.
Une rue de divertissement
La côte de la Fabrique a aussi une longue tradition de divertissement. En 1894, elle est le théâtre du premier défilé du Carnaval de Québec. En 1936, une nouvelle salle de cinéma y ouvre ses portes pour accueillir la clientèle de la haute-ville : le Théâtre Empire. Aujourd’hui, les amuseurs publics se sont appropriés la place de l’Hôtel-de-Ville, au sommet de la côte, en face de la basilique-cathédrale et de l’hôtel de ville de Québec.
Un héritage patrimonial
L’édifice qui a longtemps abrité le Théâtre Empire a été récemment acheté par la Maison Simons, qui occupe le bâtiment voisin depuis 1870. Ce commerce de vêtements a procédé à l’agrandissement de ses locaux en préservant la façade Art déco de l’ancien cinéma. La sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine accompagnent d’ailleurs le développement de la Maison Simons depuis plusieurs années. En témoigne la rénovation de son magasin plus que centenaire de la côte de la Fabrique, dans lequel d’anciennes boiseries françaises s’harmonisent au caractère unique du Vieux-Québec.
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Images anciennes
Art public
Lucienne Cornet
2013
Collège François-de-Laval, 1, côte de la Fabrique
Inscrit dans une série de cercles symbolisant l’univers, un clocher s’élève, surmonté d’une croix pointant vers les astres. Vision, engagement et rayonnement d’une communauté de prêtres, c’est ce que l’artiste a voulu exprimer par cette œuvre qui marque les 350 ans d’histoire du Séminaire de Québec, fondé en 1663.
Photo : © Lucienne Cornet / SODRAC (2014)
Jan Stohl
2001
Côte de la Fabrique
Joseph Légaré, considéré comme le premier peintre paysagiste canadien, a joué un rôle central dans la vie culturelle et sociale de Québec. Nombre de ses œuvres dépeignent des événements marquants et constituent de ce fait de véritables documents. C’est le cas du tableau L’incendie du quartier Saint-Jean à Québec (1845), reproduit sur le piédestal.
Jacques Tilman
2008
Place de l’Hôtel-de-Ville
Sous le signe de la rencontre, ce banc en pierre bleue de Belgique a été offert à Québec par la Ville de Namur pour célébrer les relations d’amitié qu’entretiennent les deux villes, jumelées depuis 1999.
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