Un métier propre à Québec
Les rues étroites du Vieux-Québec sont bordées de maisons dont la façade embrasse les trottoirs. Lorsque la neige s’accumule en grande quantité sur leurs toits généralement pentus, et glisse d’un coup jusqu’au sol, il y a risque pour les piétons. C’est pourquoi des travailleurs spécialisés veillent au déneigement régulier des toits du Vieux-Québec. Il est parfois préférable de pratiquer ce métier de haute voltige avec un équipement d’alpiniste.
Des caractéristiques uniques au Vieux-Québec
En moyenne, il tombe davantage de neige à Québec que dans toute autre grande ville du Québec, soit 315 centimètres par an. En général, elle commence à s’accumuler au mois de décembre et disparaît au mois d’avril. De plus, le vent qui emprunte le corridor du fleuve est très présent à Québec et favorise l’accumulation de neige sur certains toits.
Les immigrants français qui s’établissent dans la région au début du 17e siècle doivent rapidement adapter leurs habitations à son rude climat. L’une des premières mesures qu’ils adoptent est d’incliner les toits de façon plus prononcée qu’en France. Ils évitent ainsi que le poids de la neige ne provoque leur effondrement. Cette caractéristique architecturale va s’imposer de façon durable et devenir l’une des composantes du style français, encore très visible dans le Vieux-Québec. Même les styles britanniques implantés ici au 19e siècle adopteront ce toit incliné si bien adapté au climat de Québec.
Hiver et patrimoine mondial de l’Unesco
Au 19e siècle, le Vieux-Québec attire déjà les touristes. L’afflux est cependant plus grand depuis que la ville est inscrite sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1985. Comme Québec mise aussi sur son incontournable réalité de ville d’hiver pour séduire les visiteurs, le déneigement sécuritaire des toits du Vieux-Québec est une priorité, au point de faire évoluer les techniques utilisées.
Un métier traditionnel
Depuis longtemps, les ouvriers montent sur les précieux toits de Québec pour les déneiger. Ils les entretiennent avec soin afin de préserver leur valeur historique et leur étanchéité. Mais ils doivent aussi prendre garde de ne pas tomber au sol avec la neige et la glace. C’est pourquoi ils ont pris l’habitude de s’attacher avec des cordes. Ils les utilisent à l’occasion pour aller casser les lourds glaçons et les croûtes de neige durcie qui se forment au bord des toits, à l’aide de maillets de bois.
Pendant que ces funambules du froid effectuent leur travail, des ouvriers postés dans la rue bloquent la circulation piétonnière et, parfois, automobile.
Les déneigeurs spécialisés d’aujourd’hui
Depuis quelques années, pour gagner en efficacité et en vitesse, des entreprises se sont spécialisées en déneigement des toits historiques, particulièrement nombreux à Québec, en combinant les techniques d’escalade, d’élagage d’arbre et de travail sur cordes. Grâce à leur équipement de pointe, ces hommes-araignées d’un nouveau genre atteignent en quelques bonds sécuritaires tous les recoins des toitures les plus complexes.
Leur système spécialisé d’ancrage, de cordage, de harnais et de mousquetons leur permet de déneiger en un temps record les petites et les grandes surfaces, minimisant ainsi les risques et les inconvénients pour les piétons et les automobilistes qui circulent dans le Vieux-Québec. Les propriétaires et les autorités respirent aussi plus à l’aise.
Contenus reliés au point d'intérêt
Image ancienne