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Vieux-Québec

Édifice Price

Édifice Price

Un gratte-ciel Art déco au coeur du Vieux-Québec

L’édifice Price est l’unique gratte-ciel construit dans l’enceinte du Vieux-Québec. Seule la tour du Château Frontenac rivalise de hauteur avec lui. Son architecture moderne de style Art déco - semblable à celle de l’Empire State Building de New York - tranche avec les autres bâtiments du quartier. Sa construction, en 1929, a d’ailleurs provoqué un vif débat sur la nécessité de préserver le caractère particulier de ce secteur de la ville.

Mardi noir

Le mardi 29 octobre 1929, le jour du célèbre krach boursier de New York, on procède rue Sainte-Anne, au cœur du Vieux-Québec, à la pose de la pierre angulaire de l’édifice Price. Les travaux sont supervisés par le cabinet d’architectes montréalais Ross & Macdonald, qui s’est distingué en érigeant l’édifice de la Banque Royale à Toronto, alors le gratte-ciel le plus élevé au Canada.

La compagnie Price Brothers finance ce prestigieux projet d’un million de dollars. Elle est le principal producteur de papier journal au Canada et emploie 10 000 personnes, notamment dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean où elle possède d’immenses territoires forestiers. En 1927, la compagnie engrange des revenus de 11 millions de dollars et décide de relocaliser son siège social afin qu’il reflète la réussite de l’entreprise.

Un luxueux gratte-ciel

Il n’y a plus d’espace dans le quartier des affaires de Québec, rue Saint-Pierre. Les dirigeants choisissent alors un emplacement à la haute-ville, à côté de l’hôtel de ville, pour y ériger leur projet novateur. Le gratte-ciel de 16 étages (82 mètres) sera climatisé et ses murs de pierre seront indépendants de la charpente d’acier autoportante.

Malgré le choc du krach boursier, les Price vont de l’avant. Le rythme de construction est si rapide que Saint-Marc-des-Carrières, non loin de Québec, ne peut fournir toute la pierre calcaire nécessaire. On en fait venir de Queenston, en Ontario. La construction sera achevée en un an.

À l’extérieur, des motifs sculptés ornent discrètement la pierre : feuilles de palmier, fleurs stylisées et de personnes autochtones. La toiture est en cuivre, comme celle du Château Frontenac dont la tour centrale a été érigée cinq ans plus tôt. À l’intérieur, l’imposant portail muni de portes en bronze mène à un hall luxueux. Le plafond est rehaussé de feuilles d’or et les murs sont décorés de bas-reliefs illustrant la transformation du bois en papier. Au 14e étage, la suite présidentielle est lambrissée de bois de chêne et d’acajou.

Une réalisation controversée

Cet édifice aux formes élancées adopte le style Art déco des gratte-ciel de New York. L’édifice Price ressemble au Chrysler Building construit quelques mois plus tôt et à l’Empire State Building, mis en chantier la même année. Mais tant de modernité dérange dans le plus vieux quartier de Québec. Autour du gratte-ciel, rares sont les édifices qui excèdent quatre ou cinq étages. La Commission d’urbanisme et de conservation de la Ville de Québec s’est d’ailleurs opposée au projet. En vain.

Le débat se poursuit même après la construction tant ce nouvel édifice contraste avec les bâtiments environnants. C’est alors qu’on met en place les premiers règlements visant à préserver le cachet unique du Vieux-Québec. En 1937, la Ville interdit toute construction d’une hauteur de plus de 65 pieds (20 mètres) dans ce secteur.

Un legs maintenant très apprécié

On dit que le temps arrange les choses… Aujourd’hui, l’édifice Price est considéré par plusieurs comme un modèle d’intégration à son milieu, notamment en raison de ses clins d’œil architecturaux au Château Frontenac. Il fait maintenant partie des plus beaux édifices de la capitale, au point que la Ville a procédé à sa mise en lumière en 2008. Depuis, la nuit, un éclairage à diode électroluminescente souligne sa silhouette distinctive dans le ciel de Québec.

Usage contemporain et sculpture hommage

En 1983, l’édifice passe aux mains de la Ville de Québec, qui y installe une partie de ses bureaux, puis la filiale immobilière de la Caisse de dépôt et de placement du Québec s’en porte acquéreur. En 2005, un étage supplémentaire a été aménagé dans la partie supérieure de l’édifice (sans en modifier l’apparence extérieure), afin d’accueillir les appartements de fonction du premier ministre du Québec.

Entre l’édifice Price et l’immeuble voisin, vous remarquerez le monument L’Homme-Rivière, qui représente un draveur en pleine action. Depuis 2002, cette sculpture rend hommage à la famille Price et au travail de ses nombreux employés.

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Visite virtuelle

Bureau, Caisse de dépôt et placement du Québec

Bureau, Caisse de dépôt et placement du Québec

Voici un bel espace de travail typique de l'époque de la création de l'Édifice Price.

Images anciennes

Art public

L'Homme-Rivière

L'Homme-Rivière

Artistes : Lucienne Cornet et Catherine Sylvain

2002

65, rue Sainte-Anne

En équilibre sur des billes qui semblent emportées par un courant impétueux, le personnage du draveur incarne le courage et la ténacité des bâtisseurs du Québec. Il rappelle aussi l’âge d’or de l’industrie forestière, dont la famille Price est une pionnière.

Photo : © Lucienne Cornet / SODRAC (2014)