Retrouver l’architecture de la Nouvelle-France
À l’époque de sa construction, la maison Chevalier s’élevait en bordure du rivage. Cet emplacement situé à proximité des quais était prisé par les marchands spécialisés dans l’import-export et, plus tard, par les aubergistes. La maison a conservé sa fonction commerciale du 18e siècle jusqu’à sa restauration dans les années 1950. Pourtant, malgré l’ampleur des travaux, elle n’a jamais retrouvé son apparence d’origine.
Jean-Baptiste Chevalier, armateur et négociant
En 1752, Jean-Baptiste Chevalier choisit cet emplacement de la basse-ville pour établir sa résidence et son commerce. Le remblaiement des berges, qui donnera à ce secteur sa configuration actuelle, ne sera effectué qu’un siècle plus tard. Le terrain choisi par Chevalier borde donc directement le fleuve. Des barques viennent s’échouer aux portes de sa maison pour charger et décharger les grands navires qui ne peuvent s’approcher. Le site est idéal pour cet armateur-négociant qui importe et transporte diverses marchandises dans ses propres navires.
Chevalier fait démolir la maison en ruine qui se trouvait sur son terrain, construite en 1675. Sa nouvelle résidence, plus imposante, lui servira en même temps d’entrepôt. C’est pourquoi il fait aménager une cave voûtée en pierre qui sera propice à la conservation des denrées périssables dont il fait le commerce. C’est dans ces voûtes, qui ont résisté aux incendies et aux bombardements, que le public est aujourd’hui invité à participer à des ateliers et des spectacles traditionnels.
Une deuxième vie
La maison Chevalier subit de lourds dégâts lors des bombardements qui précèdent la prise de Québec par les Britanniques en 1759. Reconstruite quelques années plus tard, elle conservera longtemps sa fonction commerciale. Au 19e siècle, elle est connue sous le nom de l’auberge qui l’occupe, le London Coffee House, inscrit en lettres bien visibles sur l’un des murs extérieurs.
Retrouver la Nouvelle-France
La maison Chevalier attire l’attention de l’historien de l’art et directeur du Musée de la province de Québec, Gérard Morisset, vers 1950. Il estime que cette construction du 18e siècle et ses voisines immédiates mériteraient d’être restaurées, puisqu’elles représentent fort bien l’architecture de la Nouvelle-France. Le gouvernement du Québec suit ses recommandations et acquiert le pâté de maisons en 1957. L’important projet de restauration dont elle sera l’objet va s’étaler sur six années.
L’architecte responsable a pour objectif de restituer le caractère français des bâtiments. Il lui importe peu de redonner à la maison Chevalier son apparence originelle exacte. Il cherche plutôt à créer un ensemble harmonieux évoquant de belle façon l’architecture du Régime français. Le résultat plaira beaucoup, au point que cette maison deviendra la référence en matière de restauration et servira de modèle au grand projet de Place-Royale.
Une « authentique » résidence du Régime français ?
Cette maison n’était pas aussi grande à l’époque de sa construction. Elle a été réunie à ses voisines pour former l’ensemble cohérent que vous avez sous les yeux. Cette reconstitution ressemblant aux hôtels particuliers du Régime français répond aux règles en vigueur en Nouvelle-France : maçonnerie en pierre, murs coupe-feu, toiture en tôle.
Toutefois, pour satisfaire les préférences de l’architecte du 20e siècle, les murs extérieurs n’ont pas été recouverts de crépi, comme à l’origine. De plus, l’entrée principale donne sur le boulevard Champlain, alors qu’elle se trouvait anciennement de l’autre côté, rue du Cul-de-Sac. Enfin, une maison d’accompagnement en pierre a été ajoutée pour remplacer une construction en brique plus récente qui brisait l’harmonie d’ensemble. De cette façon, l’architecte a pu renforcer la puissance d’évocation de la période Nouvelle-France qu’il recherchait.
Revivez le passé
Aujourd’hui, la maison Chevalier est un lieu d’exposition et d’animation géré par le Musée de la civilisation qui y présente des expositions historiques et des reconstitutions d’intérieurs anciens. Le Musée partage ces locaux avec le Centre d’interprétation de la vie urbaine de la ville de Québec et le Centre de valorisation du patrimoine vivant. Ce dernier présente dans les voûtes d’origine des ateliers et des spectacles de danse et de musique, de conte, de coutumes et d’artisanat traditionnels québécois.
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Cette belle cave voûtée témoigne des activités de transbordement de marchandises qui ont longtemps animé ce secteur de la ville. Aujourd'hui, elle accueille les spectacles, ateliers et expositions du Centre de valorisation du patrimoine vivant.
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