De multiples points d’intérêt
La place de la Gare accueille les voyageurs qui arrivent par train ou par autobus au centre-ville de Québec. Plusieurs résidents de la ville viennent aussi s’y ressourcer, près de la puissante fontaine, à l’ombre de la gare du Palais dont l’architecture rappelle les racines françaises de Québec. Il y a quelques années, le réaménagement de cette place a révélé des secrets enfouis de notre histoire.
La nouvelle gare du Palais
Le 10 août 1916, le Canadien Pacifique et deux autres compagnies ferroviaires inaugurent conjointement un nouvel édifice de leur vaste réseau : la gare Union, qui sera plus tard renommée gare du Palais. Elle remplace trois anciens terminus de Québec devenus désuets. Henri-Edgar Lavigueur, alors maire de la ville, se fait fort de souligner cet évènement majeur pour l’avenir économique de Québec. Car la gare, située près du port, favorisera le transit des marchandises vers le reste du pays. On espère aussi que son prestige et son modernisme donneront un nouveau souffle au quartier et stimuleront la construction d’hôtels pour accueillir de nombreux voyageurs.
Un château moderne
Pour la nouvelle gare, les trois compagnies misent sur une architecture de prestige semblable à celle du Château Frontenac, l’hôtel que le Canadien Pacifique exploite depuis quelques années. On commande donc un édifice monumental de style château de la Loire, d’inspiration française, dont le style a rapidement fait la renommée du principal hôtel de Québec.
Sous ses apparences de palais de la Renaissance se cache une gare moderne et fonctionnelle. Son plan en L permet à plusieurs trains d’entrer en gare en même temps. On y a installé les plus récentes commodités sanitaires et les technologies de pointe de la télégraphie et de la téléphonie. À l’intérieur, les grands arcs d’acier qui soutiennent la structure servent en même temps d’éléments décoratifs résolument modernes. De plus, une baie vitrée de 12 mètres de hauteur procure un abondant éclairage naturel dans le vaste hall d’entrée.
Le présent rencontre le passé
Presque un siècle plus tard, en 1998, la place de la Gare a été entièrement réaménagée pour le 390e anniversaire de la ville, afin de contribuer à la relance des activités touristiques dans ce secteur. Les fouilles archéologiques menées à la faveur de cette cure de jeunesse ont permis de mettre au jour les vestiges de l’ancien chantier naval du roi, établi à cet endroit à l’époque de la Nouvelle-France. Les archéologues ont alors découvert l’épave d’un navire datant du 18e siècle et les fondations des halles du marché Saint-Paul, qu’une première gare ferroviaire avait recouvertes en 1875.
Deux œuvres d’art
Deux œuvres d’art public ornent la place de la Gare. La sculpture-fontaine centrale, intitulée Éclatement II, est l’œuvre de Charles Daudelin, un maître de la sculpture abstraite qui cherche à marier mouvement, volume et matière. Il s’inspire ici de la puissance de l’eau pour faire un clin d’œil au patrimoine hydroélectrique du Québec. Il fait aussi écho à son œuvre de la place du Québec à Paris, intitulée Embâcle, en soulignant les liens qui unissent ces deux capitales de la francophonie d’Amérique et d’Europe.
La seconde œuvre, de Michel Goulet, s’intitule Rêver le Nouveau Monde. Elle se compose de 40 chaises sur lesquelles sont gravés des textes d’auteurs québécois, du 19e siècle à nos jours. Ces textes disent nos rêves, notre identité, notre histoire. Pour Michel Goulet, le thème des chaises évoque le partage, la communauté, le transitoire. Un peu comme un train que vous prenez pour quelques heures. La chaise vous appartient le temps que vous vous y assoyez, puis elle appartient à quelqu’un d’autre.
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Artefact
1739-1748. Artefact du chantier naval royal. Trouvées sur le site de la gare. Collections archéologiques de la Ville de Québec.
Images anciennes
Art public
Charles Daudelin
1998
Place Jean-Pelletier
Cette sculpture-fontaine spectaculaire évoque la puissance de l’eau comme source d’énergie et de développement. L’eau jaillit entre de grandes plaques de métal qui semblent projetées vers le ciel par la force de l’élément naturel, rappelant le soulèvement des plaques tectoniques.
Cette énergie qu’engendre le chaos, une fois canalisée par le génie humain, devient l’instrument du progrès.
Artistes : Maurice Savoie, concepteur, et Louis Barrette, artisan
2008
Angle des rues Saint-Paul et John-Goudie
Cette voiture fantaisiste aux formes arrondies et aux couleurs vives semble tout droit sortie de l’imagination d’un enfant. Trois passagers y prennent place, leur valise déposée à l’arrière. Le moteur est constitué d’un ingénieux assemblage de pièces authentiques. L’œuvre est un don de CAA-Québec.
Jean-Pierre Morin
1991
333, boulevard Jean-Lesage
Une feuille recourbée en acier poli, qui rappelle aussi une flamme, enveloppe le sommet d’un imposant socle
aux lignes épurées. La sculpture très architecturée allie différentes finitions pour mieux accrocher la lumière.
Michel Goulet
2008
Place Jean-Pelletier
Quarante chaises disposées deux à deux jalonnent l’allée piétonne. Elles sont marquées d’extraits de poèmes écrits par quarante auteurs québécois de différentes époques.
Ils « disent, le temps d’une pause, ce que nous avons été, ce que nous sommes et le bonheur de la rencontre ». Le parcours dresse ainsi un portrait de société depuis les origines de la ville jusqu’à nos jours. L’œuvre est un don de la Ville de Montréal.
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