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Vieux-Québec

Redoute Dauphine

Redoute Dauphine

Ancienne et polyvalente

La redoute Dauphine est l’un des plus anciens bâtiments militaires de Québec. Sa construction débute en 1712 et s’achève trois décennies plus tard. À l’origine, elle devait assurer la défense de la ville du côté nord-ouest. Mais elle servira plutôt de caserne aux soldats français, d’abord, puis aux soldats et officiers britanniques après 1759. Elle sera par la suite au cœur des activités militaires de la ville.

On redoute une attaque sur Québec

Les Français entreprennent la construction de la redoute Dauphine en 1712 pour protéger le nord-ouest de la ville, jugé vulnérable. Depuis la chute de l’Acadie, deux ans plus tôt, les autorités de la colonie craignent une offensive britannique sur Québec. L’été précédent, 71 navires transportant 12 000 hommes se sont aventurés dans le golfe du Saint-Laurent pour conquérir la Nouvelle-France. L’absence de pilotes compétents a cependant provoqué le naufrage de huit navires sur les récifs de l’île aux Œufs et forcé cette imposante expédition à rebrousser chemin.

La France et l’Angleterre signent un traité de paix à Utrecht en 1713. La redoute est toujours en chantier et comme la paix s’annonce durable, elle n’est pas achevée.

Une caserne pour les Français

Les hostilités entre les deux pays reprennent en 1744. L’année suivante, la forteresse réputée imprenable de Louisbourg tombe aux mains des Britanniques. L’ingénieur Chaussegros de Léry reçoit alors le mandat de terminer la redoute Dauphine, qui servira de caserne à une centaine de soldats des compagnies franches de la Marine arrivés de France en 1749.

L’ingénieur fait aussi ériger à côté de la redoute un vaste édifice appelé « nouvelles casernes », où le reste des troupes françaises établit ses quartiers. L’espace entre les deux bâtiments devient un champ de parade et on ajoute un mur de pierre pour fortifier ces installations.

Changement de garde

Après la défaite de 1759, l’armée britannique s’approprie la redoute Dauphine. Elle y loge les régiments qui sont de passage, alors que la garnison régulière occupe les nouvelles casernes. La redoute érigée sur un terrain en forte pente donne cependant des signes de faiblesse; les Anglais lui ajoutent cinq imposants contreforts de pierre que l’on voit encore aujourd’hui.

Après la guerre de l’Indépendance américaine, qui se déroule de 1775 à 1783, le bâtiment servira d’appartements et de mess aux officiers de l’artillerie royale.

Des militaires dans la ville

La redoute et les nouvelles casernes sont au centre d’une intense activité militaire. La garnison régulière compte 1300 soldats et officiers et peut grimper jusqu’à 3000 en période de conflit. Leur présence se fait sentir de plusieurs façons : défilés militaires, simulations de batailles et pratiques de tir. Les troupes participent également à la vie culturelle en organisant des concerts et en montant quelques pièces de théâtre, surtout tirées du répertoire britannique. Mais il arrive que des officiers jouent en français.

Résidence du surintendant et Parc-de-l’Artillerie

En 1871, le départ de la garnison britannique laisse la redoute et les casernes à l’abandon pendant huit ans. Puis le gouvernement canadien reconvertit le plus grand bâtiment en manufacture de munitions et loge son surintendant dans la redoute. Après la fermeture de l’usine dans les années 1960, la redoute Dauphine est restaurée et retrouve son apparence du 19e siècle : murs crépis, ouvertures garnies de fenêtres à petits carreaux et toit recouvert en partie de bois, en partie de tôle. L’intérieur est également réaménagé et décoré à l’ancienne. En 1983, la redoute ouverte au public est intégrée au Parc-de-l’Artillerie qu’anime Parcs Canada. 

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