Les charmes d’un héritage militaire
La rue des Remparts offre un panorama à couper le souffle sur le fleuve, la ville et les montagnes. Plusieurs résidences cossues y ont d’ailleurs été construites pour profiter de cet avantage. Mais au milieu du 19e siècle, au contraire, les remparts coupaient complètement la vue des résidents. S’ils évoquent aujourd’hui de belle façon le passé militaire de la ville, on peut en remercier lord Dufferin !
La vision des Français
Sous le Régime français, on estime que l’escarpement abrupt de la falaise constitue une défense naturelle. Au tournant du 17e siècle, les autorités militaires y construisent tout de même une petite redoute de pierre et deux batteries de canons, étant donné l’importance stratégique de cet endroit dominant. Un chemin de service, qui deviendra la rue des Remparts, est tracé pour desservir les batteries.
Quelques maisons y sont érigées graduellement, dont l’actuel 45-49 des Remparts. En 1758, le général des armées de la Nouvelle-France, le marquis de Montcalm, y résidera pendant quelques mois.
La position des Britanniques
Les Britanniques s’emparent de Québec en 1759. Après avoir repoussé de justesse une attaque de l’armée révolutionnaire américaine contre Québec, au pied de la falaise, ils sentent le besoin de fortifier davantage la ville de ce côté. Des fortifications supplémentaires sont donc érigées au sommet de la falaise entre 1786 et 1811, le long de la rue des Remparts. Ces nouveaux murs de défense se dressent à plusieurs mètres au-dessus du sol et comportent des bastions armés de canons. La rue des Remparts demeure principalement un chemin de service utilisé par les militaires pour faire leurs rondes et approvisionner les postes de garde.
Un grand soupir de soulagement
Pour plusieurs résidents de la ville fortifiée et des faubourgs environnants, circuler d’un côté à l’autre des remparts, percés seulement de cinq petites portes, est un inconvénient majeur. Quand les troupes britanniques quittent Québec en 1871, on donne aussitôt le signal de leur démolition. L’enceinte entourant Montréal a été démantelée 50 ans plus tôt et celle de Québec est jugée d’un autre temps. L’ingénieur de la Ville Charles Baillairgé croit qu’elle nuit au développement, lui qui veut faire de Québec une ville moderne.
L’arrivée d’un homme influent
En 1872, l’arrivée de lord Dufferin, le nouveau gouverneur général du Canada, change la donne. Il est choqué de voir les fortifications en voie d’être démantelées. Selon lui, elles sont un précieux héritage du passé militaire de la ville et il faut les préserver, notamment parce qu’elles donnent à Québec un air de cité médiévale qui charmera les touristes.
Son plan de sauvegarde et de mise en valeur est bien pensé. Non seulement prévoit-il construire de nouvelles portes plus larges pour faciliter la circulation, mais il compte aussi abaisser les murs de la rue des Remparts afin de redonner aux promeneurs et aux résidents la vue magnifique que permet son emplacement.
Grâce à lui, la rue des Remparts retrouve ses attraits et attire rapidement de nouveaux résidents qui s’y font construire de belles maisons. Plusieurs possèdent des commerces de gros établis juste en contrebas, rue Saint-Paul.
Un condensé des charmes de Québec
La rue des Remparts est en effet très appréciée des résidents et des touristes qui y découvrent la configuration naturelle du cap Diamant et la singularité de Québec, seule ville fortifiée du continent nord-américain, au nord du Mexique. Ils apprécient aussi son patrimoine bâti typique et ses magnifiques points de vue sur le fleuve et la ville basse.
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