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Vieux-Québec

Rue du Petit-Champlain

Rue du Petit-Champlain

Un modèle de revitalisation urbaine

Le charme et l’animation remarquables de la rue du Petit-Champlain cachent un parcours semé d’embûches. À partir d’une situation de pauvreté et d’abandon, la détermination d’un entrepreneur et d’un architecte visionnaires auront été nécessaires pour imposer une nouvelle approche en rénovation historique à Québec, à la fin des années 1970. Ce nouveau milieu de vie attire maintenant des centaines de milliers de visiteurs chaque année. 

Artisanat et commerce

Des artisans habitaient ici à l’époque de la Nouvelle-France et c’est pour retrouver ces origines artisanales que Gerry Paris et Jacques de Blois ont conçu un ambitieux projet de revitalisation de la rue du Petit-Champlain au milieu des années 1970. Bien que le concept initial se soit transformé depuis, pour devenir plus commercial qu’artisanal, les restaurants, la salle de spectacle et les nombreuses petites boutiques de niche préservent le charme particulier de cette rue unique.

Les périodes sombres

Au début du 19e siècle, les épidémies venues d’Europe à bord des navires chargés d’immigrants font fuir les artisans en haute-ville. Ils sont remplacés par des Irlandais sans ressources fuyant leur pays en crise. Puis des éboulements mortels accentuent l’isolement de cette rue marginalisée. Entre 1841 et 1889, à cinq reprises, des parois rocheuses se détachent du cap Diamant et ensevelissent une quinzaine de maisons, faisant 86 victimes au total. Les autorités règlent enfin le problème, mais la rue « Little Champlain » – par opposition à la nouvelle artère Champlain, plus large, construite près du fleuve – n’en demeure pas moins délaissée. En témoignent les planches de bois qui la recouvrent encore dans les années 1920, alors que les autres rues sont généralement pavées.

À la fin des années 1960, le délabrement est général. La Ville songe même à tout raser pour faire de cet espace un stationnement.

Un projet de rénovation révolutionnaire

Le rêve de Gerry Paris et Jacques de Blois est de revitaliser une section du Vieux-Québec à la manière des Européens. Leur objectif est de créer un véritable milieu de vie, en plus de remettre des bâtiments en état.

Ils achètent un pâté de maisons pratiquement abandonnées et commencent à recruter des artistes et des artisans qui veulent y vivre et y travailler. Le concept qui guide les rénovations qu’ils entreprennent est aussi très différent de ce qui a été appliqué jusque-là au Québec et au Canada. Ils conservent les traces des multiples modifications apportées aux bâtiments, recyclent le plus de matériaux possible et enjolivent de façon discrète, afin de conserver tout le vécu de ces maisons qui ont entre 200 et 300 ans d’âge.

Paris et de Blois doivent montrer beaucoup de ténacité pour faire comprendre le bien-fondé de cette approche aux divers intervenants engagés dans le projet, qui prend de l’ampleur. Car à l’époque, cette façon de faire qui deviendra la norme bouscule bien des habitudes.

Un partenariat fructueux

Les travaux amorcés en 1977 se terminent en 1980. Une trentaine d’artisans habitent rue du Petit-Champlain. Le gouvernement du Québec s’associe à une nouvelle phase qui se termine en 1983. Quand Paris et de Blois se retirent et vendent aux artisans-résidents regroupés dans la Coopérative de solidarité du Quartier Petit Champlain, en 1985, deux fois plus de résidents et de commerces occupent les lieux. Désormais, le gouvernement du Québec et les Caisses Desjardins soutiennent financièrement le projet.

Ensuite, la rue du Petit-Champlain se transforme progressivement pour devenir un centre de culture, de commerce et de loisirs très achalandé et apprécié. Le quartier Petit-Champlain a d’ailleurs remporté le prix du meilleur quartier du Canada en 2011, lors de la première édition du concours pancanadien Le Canada, c’est ma place ! Son dynamisme socioéconomique, son attrait visuel et la valeur de son patrimoine culturel et historique lui ont valu cette distinction.

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1997

Parc Félix-Leclerc, rue du Petit-Champlain

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