Deux siècles d’activité commerciale
L’histoire de la rue Saint-Paul est étroitement liée au développement du port de Québec. Aménagée en 1816 grâce au remblaiement des berges de la rivière Saint-Charles, cette artère facilite les échanges entre le plus vieux secteur de la ville et le nouveau faubourg Saint-Roch alors en expansion. Pendant longtemps, elle héberge un grand nombre d’entrepôts de grossistes. Aujourd’hui, de charmantes boutiques et d’invitants restaurants y ont pignon sur rue.
De grossistes à antiquaires
La rue Saint-Paul a conservé sa vocation commerciale et demeure une artère très fréquentée du Vieux-Québec. Depuis les années 1960, les antiquaires, restaurateurs et galeristes ont remplacé les nombreux marchands grossistes qui y avaient pignon sur rue. De ceux-là, seule subsiste la maison Renaud & Cie, fondée il y a plus de 100 ans par Jean-Baptiste Renaud.
Une rue tracée à même les quais
Au début du 19e siècle, on ne trouve qu’une grève à l’emplacement de la rue Saint-Paul actuelle. Les habitants de la région viennent y échouer leurs barques pour livrer aux marchés de la ville du bois de chauffage, des légumes, des volailles ou des bovins.
Avec la croissance des activités portuaires, les rives accueillent de plus en plus de quais et de hangars jusqu’au niveau des hautes marées. Les quais Dumas, Morrison, Hunter, Wilson, Corbin et d’autres négociants forment bientôt une ligne continue qui servira de base à la nouvelle rue Saint-Paul, ouverte en 1816. On aménage peu après, à son extrémité nord, le marché Saint-Paul destiné aux marchandises lourdes et encombrantes, comme la chaux, le foin et la paille.
Le centre d’une intense activité commerciale
Le secteur devient un site de choix pour les commerçants de gros, les marchands de grains, de farine et autres denrées alimentaires. Ils profitent des nouveaux espaces à bâtir près des quais, où ils font construire de vastes entrepôts. Jean-Baptiste Renaud, le plus grand marchand d’aliments de Québec, y établit notamment ses magasins. L’entreprise est réputée pour sa farine, ses lards salés, ses jambons fumés et ses cheddars, recherchés jusqu’en Angleterre.
Les Drouin, Kirouac, Letellier et Rioux, entre autres, y font aussi transiter denrées alimentaires et marchandises sèches qui partent vers l’Europe ou vers les magasins généraux des villes de l’est du Québec et des Maritimes. Jusqu’au milieu du 20e siècle, ces commerces de gros seront le centre d’une intense activité commerciale, rue Saint-Paul.
Une voie de passage
Une autre caractéristique de la nouvelle rue est qu’elle devient un axe de communication privilégié entre l’ancien centre commercial de la ville, le secteur actuel de Place-Royale, et le nouveau faubourg Saint-Roch en plein développement. Auparavant, il fallait gravir la côte du Colonel-Dambourgès et passer par la haute-ville pour se rendre jusqu’à Saint-Roch. Désormais, la rue Saint-Paul offre un lien direct.
L’importance de cette voie de passage est confirmée en 1863 lorsqu’on met en service le premier tramway hippomobile (tiré par des chevaux) de la ville. Il circule de la rue Saint-Pierre à la rue Saint-Joseph en passant par la rue Saint-Paul.
Rue Saint-Paul aujourd’hui
Plusieurs entrepôts disparaissent en 1939, lors de l’élargissement de la rue Saint-Paul. Puis, les commerces de gros sont graduellement intégrés aux réseaux de distribution des grandes chaînes de magasins au milieu du 20e siècle. Les derniers entrepôts ferment les uns après les autres.
Aujourd’hui, il fait bon se restaurer, magasiner et flâner rue Saint-Paul, dans l’ambiance 19e siècle qu’on y a préservée.
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Images anciennes
Art public
Artistes : Richard Purdy, Carmelo Arnoldin et François Hébert
1995
Place de la FAO
Évoquant une figure de proue, le personnage de cette sculpture-fontaine tient dans ses bras des aliments issus des quatre coins du monde. À ses pieds, des jets d’eau et des pavés dessinant des ondulations simulent les vagues du fleuve, par où transitent les navires chargés de produits de toutes sortes.
Florent Cousineau
2005
289, rue Saint-Paul
La sculpture qui couronne la demi-tourelle de l’édifice Saint-Paul est une interprétation contemporaine du dôme. Le vent provenant du fleuve s’engouffre dans les formes enchevêtrées, telles les branches d’un nid, avant de poursuivre sa course vers la haute-ville. Le soir venu, un éclairage intégré met la structure en évidence.
Aristide Gagnon
1986
249, rue Saint-Paul
Le bronze aux volumes arrondis et finement polis magnifie le corps humain dans sa forme purement organique.
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91, rue Saint-Paul (La Cité-Limoilou)
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