Si la villa et la maison de campagne sont considérées comme des résidences de villégiature, elles se distinguent peu des maisons urbaines par leurs dimensions, leurs styles et par le confort qu’elles offrent. Au 20e siècle, se popularisent des habitats secondaires plus abordables, destinés à un usage saisonnier: le camp et le chalet.
Le camp
Le camp ou «cabane» est le modèle le plus simple et le plus modeste de l’habitat de villégiature. Dans sa version rustique, surtout en milieu forestier, il est construit en «bois rond», soit des billots de bois empilés, un matériau prélevé sur place. De petite dimension et ne comptant qu’une seule pièce, le camp sert avant tout à abriter et à héberger des utilisateurs d’un mode de vie relié au plein-air. Il s’édifie à peu de frais, avec une charpente claire et un toit à faible pente. Il présente peu d’ouvertures, généralement de petites dimensions. Au 20e siècle, l’industrie de l’hôtellerie a repris le modèle de cabane pour créer la «cabine», une unité individuelle contemporaine des premiers modèles de motels.
Le chalet
Plus grand que le camp, le chalet est aménagé de manière à fournir un confort de base à un habitat saisonnier situé en milieu naturel. Ses espaces de vie se prolongent à l’extérieur, s’ouvrant sur un solarium, une véranda entourée de moustiquaire, un perron ou une terrasse. Il n’y a pas de style spécifique associé au chalet. Les bâtiments sont plus ou moins élaborés en fonction des moyens financiers des propriétaires et se rattachent aux principaux courants architecturaux et néo-styles du 20e siècle (vernaculaire industriel, arts and crafts, bungalow, etc.). Une toiture à faible pente recouvre un bâtiment au gabarit d’un étage ou d’un étage et demi. Le chalet est une construction sommaire, voire rudimentaire. Dans sa phase initiale d’occupation, il possède rarement des fondations en dur, n’est pas isolé ni chauffé autrement que par un foyer ou un poêle. L’eau courante et les installations sanitaires sont souvent ajoutées tardivement.
Éléments caractéristiques
- Composition et type de structure : tant pour le camp que pour le chalet, qui relève de l’architecture vernaculaire : techniques d’empilage de bois rond, de maçonnerie traditionnelle en pierre (notamment pour le foyer), utilisation d’une charpente claire et de l’ordonnance typiques de la maison nord-américaine de l’époque industrielle.
- Gabarit : un étage ou jamais plus qu’un étage et demi;
- Généralement sans fondations, construit sur pilotis de bois ou de pierre, mais certains chalets plus volumineux ou construits sur une pente bénéficient de fondations en pierre prélevée localement;
- Murs : revêtement en matériaux naturels, généralement de bois, avec une prédilection pour le bardeau et la planche à feuillure;
- Toiture : à faible pente, souvent avec avant-toit avec un revêtement en matériaux modestes (bardeaux d’asphalte, de papier d’asphalte, de bardeau ou de tôle;
- Ouvertures de formes variées : portes et fenêtres à moustiquaires;
Composantes caractéristiques : galerie, véranda vitrée ou à moustiquaires, cheminées et foyers de pierre; volets qui permettent, en période hors-saison, de prémunir le bâtiment des intempéries et des intrus.
Illustration : Charles-Étienne Brochu, 2024.