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Depuis leur origine, les faubourgs Saint-Jean et Saint-Louis, qui fusionneront pour devenir le quartier Saint-Jean-Baptiste, ont vibré d’une intense vie communautaire. Autrefois, celle-ci était courante dans chaque secteur de la ville; tout le monde se voisinait ou se connaissait autour de chez soi. Dans Saint-Jean-Baptiste, la vie communautaire s’est renouvelée à compter des années 1970 et se manifeste encore aujourd’hui de multiples façons.
Au 18e siècle, le faubourg Saint-Jean se développe en dents de scie. En 1745, le parachèvement des fortifications provoque la destruction d’un grand nombre d’habitations. Le scénario se reproduit en 1775, quand les troupes révolutionnaires américaines menacent Québec. Plusieurs habitations du faubourg sont démolies pour éviter que l’ennemi s’y réfugie. Ce sentiment d’appartenance à un groupe à part se perpétue au 19e siècle, à cause du strict contrôle des allées et venues entre l’extérieur et l’intérieur de la ville fortifiée. Le faubourg Saint-Jean se développe alors comme un gros village greffé au reste de la ville.
Quand la conflagration de 1845 détruit la totalité du faubourg Saint-Jean, les solidarités familiales et de voisinage favorisent la reconstruction rapide des habitations. Malgré d’inévitables rivalités et jalousies, le phénomène se reproduit lors des deux incendies majeurs qui déciment à nouveau les faubourgs Saint-Jean et Saint-Louis en 1876 et 1881. Chaque fois, l’épreuve commune resserre les liens entre certains habitants qui s’entraident pour se relever rapidement du sinistre.
Avec l’ouverture du marché Berthelot et ses agrandissements successifs en 1852 et 1866, les faubourgs Saint-Jean et Saint-Louis deviennent largement autonomes. Cette autonomie s’accentue avec le développement commercial de la rue Saint-Jean, où les habitants trouvent tout ce dont ils ont besoin. L’effet de village est plus marqué encore : plusieurs se marient avec de proches voisins, emménagent, étudient, travaillent, prient et se distraient près de chez eux.
Le quartier est plus ou moins bien entretenu par ses habitants, qui sont généralement de condition modeste, ainsi que par la Ville, de sorte qu’il se dégrade progressivement. Dans les années 1950-1960, les autorités planifient sa transformation radicale, en même temps que plusieurs de ses habitants déménagent vers les banlieues plus calmes et verdoyantes. Une génération plus jeune, attachée à son quartier ou venue d’autres secteurs de la ville, y trouve au contraire un milieu de vie qui lui plaît. Elle s’engage dans sa revitalisation.
Portés par l’esprit communautaire et le militantisme des années 1970-1980, des centaines de résidents du quartier participent à des degrés divers à l’effort collectif. Coopératives d’habitation et d’alimentation, corvées de rénovation entre voisins, comité de citoyens militant pour plus d’espaces verts et de garderies, une Opération soleil retapant des cours intérieures, suivie d’une autre visant à améliorer l’isolation des maisons… Ce puissant courant de solidarité a remplacé la proximité familiale et paroissiale d’antan et laissé un héritage communautaire toujours présent dans le quartier Saint-Jean-Baptiste.
Le cœur de la vie communautaire contemporaine dans Saint-Jean-Baptiste se situe autour de la rue Saint-Jean, dans la section nord du quartier. On y constate une plus grande appropriation de leur milieu de vie par les résidents regroupés dans diverses associations. Celles-ci organisent depuis plusieurs années des fêtes de quartier, comme Faubourg Saint-Jean en fête, ou Fête arc-en-ciel de Québec. Elles collaborent aussi au retour d’un marché public, le Faubourg en saveurs, et favorisent la tenue d’événements comme le Festival Off de musique.
L’ensemble des actions citoyennes et municipales entreprises dans le quartier depuis une cinquantaine d’années font de Saint-Jean-Baptiste un « éco-quartier » traditionnel nouveau genre, où l’on se déplace à pied, où les voisins échangent entre eux et avec leurs commerçants, où divers lieux et événements publics favorisent les rencontres et créent une ambiance conviviale chaleureuse.
La vie communautaire et la coopération sont des traits caractéristiques du quartier Saint-Jean-Baptiste. L’expérience de Lucie Paré, résidente du quartier, qui a participé à la création de la coopérative alimentaire Crac dans les années 1970, illustre bien cet état d’esprit.
L’architecte Rénald Gadoury est passionné par le quartier Saint-Jean-Baptiste qu’il a adopté dès son arrivée à Québec. Il relate les efforts que ses collègues et lui, fraîchement sortis de l’université, ont fournis ensemble pour en faire un milieu de vie agréable et durable.
Point d'intérêt : Architecture d’un quartier populaire
Il y a longtemps, dans les périodes économiques difficiles, le crédit que consentaient les nombreux petits commerçants du quartier Saint-Jean-Baptiste aux familles les plus pauvres leur permettait de survivre. Parfois, le hasard apportait un répit inespéré, comme cela est arrivé à la famille Bureau.
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