(1830-1930)
Les influences historiques apparaissent à Québec après le premier quart du XIXe siècle. Elles font référence à une période de l’architecture empreinte d’effets romantiques et pittoresques qui est fortement liée au règne de la reine Victoria (1837-1901), mais également à une société qui se transforme sous le phénomène de l'industrialisation. Au cours de la seconde moitié au XIXe siècle, les chantiers maritimes et le commerce du bois laissent graduellement place aux industries de la chaussure, de la tannerie ou du tabac. Cette période est marquée par les grands incendies des faubourgs Saint-Roch, Saint-Jean et Saint-Sauveur, les premiers programmes d’urbanisme dont l’élargissement et l’aménagement de la Grande Allée ainsi que les divers projets commémoratifs comme la création du Parc des Champs-de-Bataille. Le paysage bâti de la ville s’en trouve transformé, puisque l’architecture est à la fois tournée vers le passé et la mise en valeur de l’histoire, de même que vers l’avenir et les avancées technologiques. Ces dernières reposent par exemple sur l’amélioration de la résistance au feu et de la portée des éléments structuraux d’un bâtiment, et ce, à l’aide de la fonte, de l’acier, du verre et du béton. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, intégré à l’Empire britannique, le Dominion (1867) connaît une expansion démographique et économique importante. Cet essor se traduit par l’apparition de programmes architecturaux et le besoin accru de bâtiments. Les architectes nouvellement arrivés de Grande-Bretagne et des États-Unis ainsi que les architectes locaux formés au Séminaire de Québec, à partir de 1828, modifient la manière de construire. Ils ont la capacité d’élaborer un projet sur papier en suivant des conventions précises, de par leurs connaissances théoriques plus poussées que celles des maîtres d’œuvre issus des ateliers. Ils contribuent ainsi au dépassement de l’architecture traditionnelle avec l’introduction et la diffusion de nouveaux styles venus d’Europe. Ces derniers sont souvent inspirés de l’architecture des siècles précédents comme le Moyen Âge ou la Renaissance. Appelés Revivals ou néo-styles, ces styles historiques empruntent des attributs architecturaux habituellement dévolus aux églises, cathédrales, châteaux ou manoirs du passé. À Québec, ils relèvent d’une conception réservée aux bâtiments dont la monumentalité, la fantaisie ou l’opulence cherche à être mise en évidence.
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