Une communauté fondatrice
Marie de l’Incarnation, fondatrice de la communauté des Ursulines de Québec, a joué un rôle clé dans les premières décennies de la Nouvelle-France. Le monastère original, dont elle a supervisé la construction, abritait aussi la première école pour jeunes filles de la colonie. Aujourd’hui, cet établissement pionnier a fait place à un imposant ensemble situé au même endroit, où la mission d’enseignement s’est maintenue sans interruption jusqu’à nos jours.
Une communauté fondatrice
Le 1er août 1639, trois religieuses ursulines débarquent à Québec en provenance de France. Parmi elles se trouve Marie de l’Incarnation, l’initiatrice du projet missionnaire qu’elles viennent réaliser en Amérique. Deux ans plus tard, un premier monastère est achevé. Elles y ouvrent la première école pour jeunes filles de la colonie, qui accueille d’abord quelques autochtones, puis des élèves d’origine française dans une colonie qui ne compte alors que quelques centaines d’habitants. Trente ans plus tard, cette école ne sera plus fréquentée que par des jeunes filles d’origine française.
La broderie, un savoir-faire séculaire
Les premières ursulines se forgent rapidement une solide réputation de brodeuses d’art, un savoir-faire qu’elles perpétueront pendant trois siècles. Avec le temps, elles réaliseront un grand nombre de parements d’autels et de vêtements liturgiques en fils de soie, de laine et d’or. Une grande partie de ce trésor liturgique a été conservé jusqu’à aujourd’hui.
Un compromis fécond
Lors du siège de Québec, en 1759, le monastère des Ursulines est en partie détruit par les bombes. Après la capitulation de la ville, les religieuses acceptent d’héberger et de soigner les officiers et les soldats britanniques, car l’Hôtel-Dieu et l’Hôpital général sont débordés. En échange, elles obtiennent la permission de reprendre leur enseignement, notamment auprès d’élèves anglophones de foi protestante pendant quelque temps.
Une institution réputée
Au 19e siècle, l’institution connaît une forte croissance. Grâce aux talents des religieuses enseignantes et à l’application de principes pédagogiques modernes, dont celui d’insister davantage sur la compréhension que sur la mémorisation, l’établissement acquiert une grande renommée.
Outre les cours d’éducation religieuse, les élèves étudient la grammaire et la littérature françaises et anglaises, l’arithmétique, la géographie, l’histoire, les sciences et les arts : musique, dessin, peinture et, bien sûr, broderie. L’école des Ursulines attire une clientèle issue en grande partie de la bourgeoisie.
Un pensionnat aux allures monacales
Plusieurs élèves sont pensionnaires. Ces jeunes filles adoptent un mode de vie semblable à celui des religieuses cloîtrées. Elles dorment dans des dortoirs et suivent un horaire quotidien strict. Elles sont astreintes au silence à l’heure du dîner et du coucher. Au parloir, elles sont autorisées à recevoir de la visite à condition de converser à travers une grille, comme les religieuses. Ce mode de vie monacal sera allégé au cours du 20e siècle.
Un précieux héritage historique
Le complexe architectural du monastère des Ursulines de Québec a été construit progressivement entre le 17e et le 20e siècle. Les ailes principales sont érigées autour d’une cour intérieure, suivant le modèle des couvents français du 17e siècle. Les pavillons les plus anciens ont conservé le style propre au Régime français : murs de pierre enduits de crépi blanc, toits de tôle et fenêtres à petits carreaux.
Le décor intérieur sculpté de la chapelle du monastère est l’un des seuls exemples d’intérieurs d’église remontant à la période Nouvelle-France. Sa partie ancienne est accessible au public, ainsi que la chapelle funéraire de la fondatrice, Marie de l’Incarnation. Une aile latérale plus récente est réservée aux religieuses ursulines.
Préserver et diffuser leur patrimoine
En plus de leur vocation d’enseignement qui s’est maintenue presque sans interruption depuis l’ouverture de la première école, les Ursulines ont ouvert un musée pour exposer une partie de leurs collections. Une tradition centrale de l’institution a cependant été modifiée récemment : l’école primaire accueille maintenant des garçons en plus des filles.
Aujourd’hui, les Ursulines sont confrontées au même problème que nombre d’autres communautés religieuses face au non-renouvellement de leurs effectifs : la conservation, la mise en valeur et la transmission de leur patrimoine matériel et immatériel inestimable. À l’aide de divers groupes de travail, elles cherchent le meilleur moyen d’en assurer la pérennité.
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Les Ursulines se sont établies à Québec en 1639. Depuis les débuts de la colonie, elles s'occupent de l'éducation des jeunes filles... jusqu'à l'admission toute récente des garçons parmi leurs élèves. Sœur Andrée Leclerc partage la réalité actuelle de sa communauté.
Visite virtuelle
Voici l'un des plus imposants complexes religieux de Québec. Depuis la cour de récréation, accédez à son imposant jardin intérieur, à son corridor de pierre si typique, ainsi qu'aux combles où les religieuses conservent leurs coffres personnels. Découvrez également sa splendide chapelle.
Artefacts
Anonyme, 17e siècle. Musée des Ursulines de Québec.
17e siècle. Collections du Monastère des Ursulines de Québec.
19e siècle. Collections du Musée des Ursulines de Québec.
Images anciennes
Art public
Éveline Boulva
2011
12, rue Donnacona
L’artiste a été inspirée par la légende selon laquelle Marie de l’Incarnation enseignait aux jeunes filles autochtones à l’ombre d’un arbre, le « frêne des Ursulines ». Celui-ci aurait même un descendant, bien enraciné dans le jardin du monastère. L’arbre devient alors une métaphore pour le Musée des Ursulines, qui parle de transmission et de pérennité.
Jules Lasalle
1997
Place des Tourangelles
Une main posée en porte-à-faux sur une pile de livres symbolise l’apport des communautés de femmes enseignantes à la construction de la colonie. L’œuvre souligne également le 325e anniversaire de la mort de Marie de l’Incarnation, fondatrice du monastère des Ursulines de Québec et de la première école pour filles en Amérique du Nord, en 1639.
Émile Brunet
1942
Rue Donnacona
Fondatrice du couvent des Ursulines de Québec en 1639, mère Marie de l’Incarnation, née Marie Guyart, figure entre deux écolières, l’une canadienne, l’autre autochtone.
Au centre du socle, un bas-relief la représente faisant ses adieux à son fils au moment où elle quitte la France. De part et d’autre, le voilier le Saint-Joseph et le premier couvent, incendié en 1650.
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