Gomin
avril 1924
Sillery
Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge
Saint-Ignace, côte ou route
Le chemin Gomin, un toponyme qui remonte au Régime français, doit son appellation à Anet Gomin ou Goumin, chirurgien et herboriste. Si le lieu et la date de sa naissance sont inconnus, on sait en revanche que Barbe de Boulogne, veuve du gouverneur Louis d'Ailleboust de Coulonge et d'Argentenay (vers 1612-1660), lui a concédé une terre dans la châtellenie de Coulonge en 1664. Gomin meurt peu de temps après, en 1665 ou 1666, mais son patronyme lui survivra. En effet, la côte Saint-Ignace, le long de laquelle il a construit sa maison, est bientôt connue sous le nom de chemin Gomin. Celui-ci s'étend alors du chemin Saint-Louis, près du parc du Bois-de-Coulonge actuel, jusqu'à la route de l'Église à Sainte-Foy. La forêt qu'il traverse prendra naturellement le nom de Bois Gomin.
Dans la décennie de 1840, la communauté juive de Québec établit son cimetière (aujourd'hui Beth Israël) le long du chemin Gomin. La paroisse de Saint-Colomb (Saint-Michel-de-Sillery) fait de même en 1855. Puis c'est le premier aérodrome de la région de Québec qui investit en 1928 les terrains situés au sud de cette voie; il sera exploité pendant dix ans. En 1931, on inaugure sur le chemin Gomin une prison pour femmes, le Refuge Notre-Dame-de-la-Merci, appelé par la suite Maison Gomin; elle fermera ses portes en 1992.
Malgré son origine très ancienne, le toponyme chemin Gomin ne sera adopté officiellement qu'en avril 1924. Depuis ce temps, le réaménagement urbain a fait disparaître une grande partie de la voie initiale, dont il ne subsiste qu'une section entre les boulevards Laurier et René-Lévesque. Quant au bois Gomin, on en trouve des vestiges sur le campus de l'Université Laval.
Ancien toponyme
Le chemin Gomin portait au 17e siècle le nom de côte Saint-Ignace ou route Saint-Ignace. Ce toponyme avait peut-être été attribué en l'honneur de saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur de la Compagnie de Jésus. Gentilhomme basque, Ignace de Loyola se convertit en 1521 et entreprend des études de latin, qu'il termine à Paris. En 1534, il prononce les vœux de chasteté et de pauvreté en compagnie de six amis, dont le futur saint François Xavier. Ordonné en 1537, le groupe est autorisé trois ans plus tard à constituer un ordre sous le nom de Compagnie de Jésus. Les Jésuites viennent en Nouvelle-France en 1625. Leur devise, « pour la plus grande gloire de Dieu », inspirera les missionnaires dans leur œuvre d'évangélisation.
Sources
Règlement 98, avril 1924, Procès-verbaux du Conseil de ville de Sillery, vol. V; Dussault, Clément-T. Guide toponymique de Sillery, Archives de la ville de Sillery, 1985; Jacques, Hélène et Carl Grenier. Désignation systémique en odonymie urbaine : le cas de la C.U.Q. - Sillery, G.E.C.E.T., Université Laval, 1974; montagne, P.-A. L'histoire de Sillery 1630-1950, Sillery, 1952, p. 27, 68-69, 98-100; Dion-McKinnon, Danielle. Sillery : au carrefour de l'histoire, Montréal : Boréal, 1987, p. 52; Album-Souvenir des centenaires de Sillery, publié par Les Centaires de Sillery, Inc., 1956; Bernier, André. Le vieux-Sillery, Québec : Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, Cahiers du patrimoine; 7, 1977, p. 11; Jean-Marie Lebel. Les chroniques historiques, Commission de la Capitale nationale, site Internet, 2004; Hachette Multimédia, site Internet, 2004.
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