Le nom de cette rue évoque celui d'un arrière-fief de la seigneurie de Beauport concédé en 1673 à Jean Juchereau de La Ferté (vers 1620-1685). Né probablement à La Lande-sur-Eure, en France, il est le fils aîné de Jean Juchereau de Maur et de Marie Langlois. En 1634, il passe en Nouvelle-France avec ses parents, recrutés par Robert Giffard, seigneur de Beauport. C'est d'ailleurs l'une des filles de ce dernier, Marie Giffard (vers 1628-1665), qu'il épouse en 1645. Jean Juchereau est marchand et siège au Conseil souverain, ce qui le place parmi les notables de la jeune colonie. En 1672, il hérite de la seigneurie de Maur (Saint-Augustin-de-Desmaures) et, l'année suivante, il prend possession de l'arrière-fief de La Ferté concédé par les héritiers de Robert Giffard, c'est-à-dire sa veuve, Marie Regnouard, son fils Joseph et l'épouse de ce dernier. Il est mort à Québec.

Les Juchereau de La Ferté ont trois fils et quatre filles, mais les fils resteront sans descendance. Noël (1647-1672), l'aîné, est le premier religieux né en Nouvelle-France, un jésuite. Le deuxième, Paul-Augustin Juchereau de Maur (1658-1714), hérite de la seigneurie de Maur et le cadet, Denis-Joseph Juchereau de La Ferté (1661-1709), choisit la carrière militaire. Trois des filles entrent en religion, dont Jeanne-Françoise (1650-1723), devenue mère Juchereau de Saint-Ignace, qui sera supérieure des Hospitalières de Québec pendant 24 ans. Louise (1652-1678) épouse Charles Aubert de La Chesnaye en 1668. Leurs six enfants assureront la postérité de Jean Juchereau de La Ferté.