Le chirurgien, médecin et naturaliste français Michel Sarrazin (Sarrasin) (1659-1734) arrive en Nouvelle-France en 1685 à titre de chirurgien de la marine. Nommé chirurgien-major des troupes l'année suivante, il remplit ses fonctions tant à Montréal qu'à Québec, où il réside. En 1689, il obtient le poste de chirurgien à l'Hôtel-Dieu de Québec. De 1694 à 1697, Sarrazin est en France où il poursuit des études de médecine et s'initie à la botanique, fréquentant le Jardin royal des plantes et le futur Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Après avoir obtenu son doctorat en médecine à Reims, il revient à Québec et exerce à l'Hôtel-Dieu jusqu'à sa mort à titre de médecin du roi. Son travail marque les débuts de la médecine en Nouvelle-France et sa renommée contribue à faire de l'Hôtel-Dieu le principal centre médical du pays. Médecin, seigneur et membre du Conseil souverain, Sarrazin s'intéresse aussi à l'histoire naturelle. Il passe trente ans à recueillir des spécimens de la flore et de la faune d'ici, étant le premier à les collectionner et à les classer de façon systématique. Membre correspondant de l'Académie royale des Sciences de Paris, il recueille et décrit plusieurs spécimens indigènes et les fait connaître dans les milieux scientifiques français grâce à sa correspondance avec deux membres éminents de l'Académie, Joseph Pitton de Tournefort et René-Antoine Ferchault de Réaumur. L'œuvre écrite de Sarrazin, parue sous sa signature ou dans les travaux d'autres botanistes, comporte plusieurs titres. Sarrazin laisse son nom à une plante carnivore des tourbières, la sarracenia ou sarracénie, décrite au cours d'une de ses nombreuses herborisations. À Québec, la maison Michel-Sarrazin qui accueille les personnes cancéreuses en phase terminale rappelle la mémoire de l'illustre médecin-naturaliste.