Né en Angleterre, William Sheppard (1784-1867) arrive au Canada avec son père en 1792. Il habite d'abord Montréal où il travaille comme marchand. En 1809, il épouse Harriet Campbell à Québec. C'est là qu'il élit domicile et bâtit sa fortune sur le commerce du bois et la construction navale. En 1816, il achète à Sillery un grand domaine connu à l'origine sous le nom de Samos puis rebaptisé Woodfield. Au milieu d'un parc et de vergers trône une magnifique villa que les Sheppard vont doter d'une bibliothèque bien garnie et orner d'œuvres d'art.

Les Sheppard occupent une position éminente au sein de l'élite de Québec. Leur villa s'anime régulièrement des réceptions et des rencontres littéraires qu'ils se plaisent à organiser. William Sheppard contribue d'ailleurs à la création de la Literary and Historical Society of Quebec, en 1824, dont il sera président pendant plusieurs années. De 1837 à 1841, il siège au Conseil exécutif du Bas-Canada. Il connaît cependant de graves difficultés financières avec le déclin du commerce du bois; en 1847, il est ruiné. Sheppard doit se départir de Woodfield, mais il se réserve le secteur qui s'étend du côté nord du chemin Saint-Louis pour y concéder des terrains à rente annuelle. Le nouveau lotissement prend le nom de Sheppardville, que les habitants traduiront par Bergerville. Quant à la partie sud de Woodfield, elle fera place au cimetière St. Patrick après 1879. William Sheppard quitte Sillery en 1847 pour s'installer dans sa demeure de Fairymead à Drummondville. Il est mort à Trois-Rivières, laissant une nombreuse descendance.

Bien que le nom de cette rue soit en usage depuis 1910, il ne sera adopté officiellement qu'en 1924.