Deux personnages du nom de Beauharnois, appartenant à une ancienne et éminente famille d'Orléans, ont marqué l'histoire de la Nouvelle-France : François de Beauharnois de la Chaussaye, baron de Beauville (1665-1746), intendant de 1702 à 1705, et son frère cadet Charles de Beauharnois de La Boische, marquis de Beauharnois (1671-1749), gouverneur de 1726 à 1747. La dénomination De Beauharnois veut probablement honorer la mémoire de ce dernier. François est un homme d'action qui ne laisse pas sur la colonie de rapport systématique. Dans sa correspondance, on ne trouve pas non plus de points de vue brillants ou originaux. Par contre, l'intendant est diplomate et conciliant. À son retour en France, il est nommé intendant des armées navales jusqu'en 1710, année où il devient intendant de la Marine à Rochefort. Commence alors sa vraie carrière qui va durer plus de 25 ans. Arrivé à Québec en 1726, Charles est le premier officier de marine à accéder au poste de gouverneur. L'expansion coloniale de l'Angleterre est alors la plus grande source d'inquiétude en Nouvelle-France. C'est ainsi que pour en assurer la sécurité, Charles construit le fort Saint-Frédéric à l'extrémité sud du lac Champlain et renforce les fortifications de Québec, Trois-Rivières et Montréal. Charles de Beauharnois de La Boische et son frère Claude de Beauharnois de Beaumont et de Villechauve se sont vus concéder en 1729 l'immense seigneurie de Beauharnois. À son départ, en 1747, Beauharnois laisse une colonie florissante mais menacée : la guerre de Succession d'Autriche se poursuit en Europe depuis 1740 et Louisbourg est tombée en 1745 aux mains des Anglais. En remerciement de ses longs états de service, Charles est nommé lieutenant général des armées navales en 1748.

Ancien toponyme
Sur une carte de 1910, la rue De Beauharnois s'appelle rue Samson du nom de Joseph-Octave Samson (1862-1945), échevin du quartier de Saint-Pierre au conseil municipal de Québec, puis maire de Québec de 1920 à 1926. Dès la première année de son mandat, Samson est accusé par le premier ministre Louis-Alexandre Taschereau de mal administrer la ville, et en 1924, il est accusé cette fois de conflits d'intérêts. Malgré ces attaques, Samson est réélu jusqu'en 1926. Son administration est marquée par l'abolition de la taxe des locataires. Ce Beauceron d'origine est aussi député libéral de Québec-Centre à l'Assemblée législative de 1927 à 1935. Commerçant prospère, Samson dirige de nombreuses compagnies. Il fonde notamment La Gaspésienne qui deviendra par la suite la Cie de poisson de Gaspé ltée.