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En 1875, huit ans après la création du Canada, Eugène-Étienne Taché dessine les plans de ce prestigieux édifice où siègeront les parlementaires de la province de Québec, seule entité politique à majorité francophone en Amérique du Nord. Il s’inspire d’un style alors très populaire en France et s’efforce en même temps d’illustrer l’amalgame autochtone, français et britannique qui caractérise l’histoire du Québec. Voyez-vous comment il a procédé?
Québec est une ville parlementaire depuis 1792, lorsque les Britanniques instaurent le premier système démocratique dans la colonie du Bas-Canada. Le parlement est alors situé au sommet du cap Diamant, dans le parc Montmorency actuel. Le violent incendie qui réduit l’édifice en cendres en avril 1883 met abruptement fin à près d’un siècle de débats parlementaires à cet endroit.
Heureusement, la construction du nouveau parlement de la province de Québec, un bâtiment prestigieux digne de représenter les Canadiens français dans le nouveau pays – le Canada – fondé en 1867, est suffisamment avancée pour accueillir les parlementaires quelques mois plus tard. L’inauguration officielle de ce nouveau parlement aura lieu en avril 1886.
L’architecte Eugène-Étienne Taché, formé par l’un des plus célèbres architectes de Québec, Charles Baillairgé, est en début de carrière lorsqu’il conçoit ce bâtiment. Son plan se démarque par le style novateur qu’il adopte, dit Second Empire, très populaire en France depuis l’agrandissement du Louvre, dans les années 1850. Ce style inspiré de la Renaissance rompt avec la sobriété néoclassique qui domine le paysage de Québec depuis plusieurs années. Il mise sur une riche ornementation, bien visible sur la façade ouvragée, avec sa haute tour-horloge de huit étages, sa toiture mansardée, ses deux pavillons d’angle surmontés d’une tour et les nombreuses statues qui ornent la façade. En choisissant ce style, Taché réaffirme les liens historiques qui unissent le Québec à la France.
Au-dessus du portail principal, où sont gravées les armoiries du Québec, Taché fait inscrire la phrase qui deviendra plus tard la devise de la province : « Je me souviens ». Elle résume le programme statuaire qui sera mis en place entre 1889 et 1969, dont les 26 statues de la façade représentent des explorateurs, missionnaires, fondateurs, gouverneurs et hommes politiques des périodes française et anglaise. Taché a aussi réservé une place de choix aux peuples autochtones qui habitaient le territoire avant l’arrivée des Européens. Les œuvres Le pêcheur à la nigogue et La halte dans la forêt, sculptées par le maître québécois Louis-Philippe Hébert, s’élèvent devant le portail principal. L’ensemble, incluant les œuvres récentes disséminées autour de l’édifice, évoque le parcours historique du Québec.
À l’intérieur de cet imposant édifice de plan carré, dont les quatre ailes d’une centaine de mètres chacune entourent une cour fermée, se trouvent la salle de l’Assemblée nationale (dit le « Salon bleu »), où se réunissent les parlementaires, et la salle du Conseil législatif (le « Salon rouge »), réservée aux cérémonies protocolaires. On accède à ces deux salles par un escalier monumental situé sous la tour centrale. Plusieurs œuvres d’art, des vitraux et les portraits de tous les premiers ministres du Québec agrémentent les locaux. De nombreux bureaux et salles de travail occupent le reste du bâtiment, ainsi que le chic restaurant Le Parlementaire.
Dès le début du 20e siècle, l’hôtel du Parlement ne suffit plus à contenir l’appareil gouvernemental en croissance. Quatre édifices situés en bordure du parlement s’ajoutent entre 1910 et 1937 pour abriter la bibliothèque et divers ministères. La prochaine phase d’expansion se produit dans les années 1960 avec la construction des édifices G, H et J, eux aussi à courte distance du parlement. Les fonctionnaires additionnels logeront ensuite dans des édifices à bureaux disséminés dans le quartier Saint-Jean-Baptiste et ailleurs dans la ville.
Depuis 1995, la Commission de la capitale nationale du Québec veille à l’embellissement de la colline Parlementaire, notamment par l’ajout de nouvelles statues, la création de la promenade des Premiers-Ministres et un aménagement paysager comprenant depuis peu des jardins thématiques où l’on peut voir, sentir et goûter les racines de la culture québécoise.
Monsieur Viger, horloger de son métier, est connu de tous à l’Assemblée nationale. Il nous accueille dans des lieux inusités de l’hôtel du Parlement et partage avec nous sa passion pour ce métier qu’il pratique jour et nuit depuis 1960!
La Bibliothèque de l’Assemblée nationale est une institution phare du patrimoine politique québécois. Martin Pelletier, responsable des collections, explique que les bibliothécaires y ont notamment pour mission de répondre aux demandes d’information très variées des parlementaires, de conserver les journaux des débats et autres publications gouvernementales et de prendre soin des livres rares. La Bibliothèque est également ouverte au public.
Martin Pelletier, responsable des collections de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, raconte une anecdote concernant un livre de la Bibliothèque qu’aurait emprunté le premier ministre du Québec Maurice Duplessis. On se demande encore si la consultation de cet ouvrage visait le bien du peuple ou son propre avancement.
Crédit : Extraits d’un discours de Maurice Duplessis, hôtel Windsor de Montréal, 7 mai 1956.
La couleur rouge est devenue emblématique des Chambres hautes du Royaume-Uni au 16e siècle, puis du Commonwealth.
La salle du Conseil législatif (l’équivalent du Sénat au Canada), communément appelée « Salon rouge », n’y fait pas exception.
Le Conseil ayant été aboli en 1968, cette salle est aujourd’hui occupée par les commissions parlementaires et plusieurs activités protocolaires.
Ce hall se trouve entre la salle de l'Assemblée nationale et la salle du Conseil législatif. On y voit les noms et les armoiries de personnages marquants, ainsi que les blasons de parlementaires actifs sous le Régime anglais, auquel ce hall est dédié. L'équilibre avec la Régime français est assuré par les fleurs de lys représentant la France monarchique. Les feuilles de papyrus apposées entre les niches rappellent l'importance des écrits dans cette institution.
Le « Salon bleu », anciennement de couleur verte, est l'appellation familière de la salle de l'Assemblée nationale où siègent les députés du Québec depuis le 8 avril 1886. Les murs ont été repeints de cette couleur en 1978 pour faciliter la télédiffusion des débats.
La Bibliothèque de l’Assemblée nationale occupe tout l’édifice Pamphile-Le May, construit de 1912 à 1915 et nommé en l’honneur du premier directeur de l’institution.
Ouverte à tous, la Bibliothèque contient de riches collections répondant aux besoins des parlementaires ainsi que des livres rares et anciens considérés comme des trésors nationaux.
Inconnu
2002
Place de l’Assemblée-Nationale
L’inukshuk, sculpture qui adopte la forme d’un être humain, est à la fois un repère spatial et un symbole identitaire pour les peuples du Grand Nord. Construit avec des pierres provenant du Nunavik, ce monument souligne les liens qui unissent la nation québécoise et la nation inuite.
Michel Binette
2000
Jardins du Parlement
Premier ministre du Québec en 1936 et de 1939 à 1944, Adélard Godbout fait adopter des lois jugées progressistes pour l’époque : sous son gouvernement, les femmes obtiennent le droit de vote en 1940 et l’école est décrétée obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans.
Jules Lasalle
2012
Cet ensemble sculptural rappelle le combat des femmes pour obtenir le droit de vote et celui de participer pleinement à la vie politique. Trois militantes de la première heure, Idola Saint-Jean, Marie-Lacoste Gérin-Lajoie et Thérèse Forget-Casgrain, ont ouvert la voie à la première députée au Parlement, Marie-Claire Kirkland.
Paul Chevré
1912
La statue d’Honoré Mercier se dresse sur une haute colonne, dans une attitude magnifiant la prestance et l’autorité de l’homme politique qui fut premier ministre du Québec de 1887 à 1891. Autour de la colonne, un groupe de personnages en haut-relief illustre l’abondance, l’éloquence et le patriotisme.
Photo : © CCNQ, Pierre Joosten
Annick Bourgeau
En tant que premier ministre du Québec de 1960 à 1966, Jean Lesage amorce la modernisation de l’État et jette les bases de la Révolution tranquille. L’inauguration de ce monument coïncide avec le quarantième anniversaire de l’élection de « l’équipe du tonnerre » dont il a été l’âme dirigeante.
Artistes : Suzanne Gravel et Yvon Milliard
Entre l’hôtel du Parlement et Grande Allée Est
Grande figure de l’histoire du Québec, Louis-Joseph Papineau milite pour la démocratisation des institutions politiques. Ce remarquable tribun est chef du Parti canadien, puis du Parti patriote avant d’exercer la fonction d’orateur de la Chambre d’assemblée. En 1837, il dirige l’insurrection des patriotes.
Émile Brunet
1977
Premier ministre du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959, Maurice Duplessis défendait avec vigueur l’autonomie de la province face au gouvernement fédéral. Il n’en était pas moins un homme politique controversé. Sa statue, livrée en 1960, a été entreposée pendant 17 ans avant d’être installée devant l’hôtel du Parlement.
Photo : © CCNQ, Paul Dionne
Fabien Pagé
1999
Promenade des Premiers-Ministres, boulevard René-Lévesque Est
Premier ministre du Québec de 1976 à 1985, René Lévesque lance de grandes réformes, dont la Loi sur le financement des partis politiques et la Charte de la langue française. Son projet de faire du Québec une nation souveraine, combat d’une vie, ne pourra toutefois se concrétiser.
Alfred Laliberté
6 juillet 2018
Parvis de l’Assemblée nationale du Québec
Dévoilée lors du 225e anniversaire des institutions parlementaires du Québec, l’œuvre inspirée du bronze « Le député arrivant à Québec » rappelle l’arrivée des députés pour la première session du Parlement en 1792. La réalisation du monument a été rendue en partie possible grâce à une subvention du gouvernement du Canada et à la collaboration du Musée national des beaux-arts du Québec.
© Collection Assemblée nationale du Québec, Roch Théroux
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