Louis-XIV
6 février 2006
Jésuites; Neufchâtel Est–Lebourgneuf (Les Rivières); Quartier 4-3; Quartier 4-5; Quartier 5-1; Quartier 5-2
Beauport; Charlesbourg; Les Rivières
45e Rue
;
80e Rue
;
Bourg-Royal
, chemin du
;
Charles-Parent
, rue
;
Rochette
, boulevard
;
Saint-Charles-Borromée
, boulevard
;
Saint-Jean-Baptiste
, boulevard
;
Saint-Jean-Baptiste
, route et rue
;
Saint-Joseph
, boulevard
;
Saint-Joseph
, rang
Ce toponyme a été adopté dans le cadre de l'harmonisation des noms de rues, rendue nécessaire par le regroupement municipal du 1er janvier 2002. On a voulu ainsi souligner le caractère historique de la ville qui célèbre ses 400 ans en 2008.
Louis XIV (1638-1715), fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, est roi de France de 1643 à 1715. Comme il a à peine cinq ans lorsqu'il accède au trône, sa mère et le ministre Mazarin voient aux affaires du royaume. En 1660, il épouse Marie-Thérèse d'Autriche. À la mort de Mazarin, en 1661, Louis entend bien régner en maître absolu. Il garde en effet en mémoire l'humiliation infligée à sa famille lors de la Fronde (1648-1653), quand parlementaires et nobles se sont unis contre l'absolutisme monarchique, forçant la royauté à fuir Paris. Pour établir sa suprématie, Louis XIV commence par supprimer la fonction de premier ministre et réduit le rôle de ministre à celui de simple conseiller. Appuyé par Colbert, son principal conseiller, il met en place des politiques visant à renforcer le pouvoir de l'État et à étendre l'empire de la France. Il fait construire le somptueux château de Versailles où il s'installe en 1672 avec sa cour, la plus grande d'Europe. Mais les ambitions du Roi-Soleil, qui se considère comme le représentant de Dieu sur terre, l'entraînent dans des conflits coûteux, comme la guerre de Hollande (1672-1679) et la guerre de Succession d'Espagne (1701-1713). À la mort du roi, en 1715, le pays est en proie à une grave crise économique, la misère sévit parmi la population, la révolte gronde. La France n'est déjà plus la nation puissante et prestigieuse que le souverain avait édifiée à sa propre gloire.
À l'époque où Louis XIV entame son règne, la Nouvelle-France est encore fort peu développée. Les compagnies de commerce qui l'administrent, guidées surtout par des motifs économiques, n'ont guère démontré d'intérêt pour la colonisation et le peuplement. Louis XIV décide donc de s'occuper lui-même de la colonie qui sera dirigée, à partir de 1663, comme une province de France. Il y installe une administration inspirée du modèle français, avec à sa tête un gouverneur, à la fois représentant royal et chef militaire, et un intendant, responsable de la police, de la justice et des finances. Colbert dépêche le régiment de Carignan-Salières pour pacifier les Iroquois et encourage l'immigration, notamment en distribuant des terres. Des expéditions sont organisées pour explorer le territoire et accroître les possessions françaises. Tous ces efforts portent leurs fruits et la colonie prend son essor. Cependant, le roi s'en désintéresse rapidement, estimant qu'elle lui coûte plus qu'elle ne rapporte, comparativement aux colonies des Antilles. De surcroît, le sort de la Nouvelle-France reste soumis aux aléas des guerres européennes. Le traité d'Utrecht, ratifié par Louis XIV en 1713 pour mettre fin à la guerre de Succession d'Espagne, se révèle désastreux : la baie d'Hudson et l'Acadie, entre autres territoires, passent aux mains de l'Angleterre. C'est le début de l'effondrement de l'empire français en Amérique.
Anciens toponymes
Dans l'arrondissement des Rivières, le toponyme boulevard Louis-XIV a été donné à une partie du boulevard Saint-Joseph. Le tracé de l'ancien boulevard Saint-Joseph correspond à celui du chemin principal de la seigneurie de Saint-Joseph, qui lui avait donné son nom. La seigneurie apparaît sur un plan de 1707 dessiné par l'architecte et arpenteur François de La Joüe.
Dans l'arrondissement de Beauport, la rue Saint-Jean-Baptiste et le boulevard Rochette sont devenus une partie du boulevard Louis-XIV. La rue Saint-Baptiste, dénommée en l'honneur de saint Jean-Baptiste, patron des Canadiens français, portait à l'origine, vers 1890, le nom de route Saint-Jean-Baptiste. Le toponyme boulevard Rochette avait été adopté vers 1972 pour remplacer, entre autres, ceux de boulevard Saint-Jean-Baptiste et de rue Charles-Parent, lequel rappelait le souvenir de Charles Parent, maire de Beauport-Ouest en 1939. Cette municipalité, constituée en 1937 à même la municipalité de la paroisse de Beauport, fait aujourd'hui partie de l'arrondissement de Beauport. Le boulevard Rochette, pour sa part, tenait son nom d'Émilien Rochette (1901-1972), homme d'affaires et politicien originaire de Québec. Pendant 25 ans, Rochette exerce le métier de voyageur de commerce. À Québec, en 1947, il fonde la maison Émilien Rochette et Fils, dont il est le président. De 1956 à 1960, il représente le comté de Québec à titre de député de l'Union nationale. Décédé à Kitchener, en Ontario, il est inhumé au cimetière Saint-Charles, à Québec.
Dans l'arrondissement de Charlesbourg, le boulevard Louis XIV était connu auparavant sous le nom de 80e Rue Est et Ouest, adopté le 14 septembre 1959. Pendant longtemps, la 80e Rue Est a porté le nom de chemin du Bourg-Royal, qui figure sur un plan de 1780; à l'ouest de la 1re Avenue, on l'appelait plutôt le rang Saint-Joseph, un chemin qui traversait les seigneuries des Islets et de Saint-Joseph pour rejoindre celle de Saint-Ignace. Le boulevard Louis-XIV a aussi porté le nom de 45e Rue, qui faisait partie d'un système de dénominations numériques mis en place en 1941 par la municipalité du village de Charlesbourg. Dans l'ancienne municipalité de Charlesbourg-Est, il était connu sous le nom de 45e Rue Est, qui a été remplacé par celui de boulevard Saint-Charles-Borromée attribué en hommage au saint patron de la paroisse. Formée à même la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges concédée aux Jésuites en 1626, la paroisse de Saint-Charles-Borromée est créée officiellement en 1693, mais les registres sont ouverts dès 1678. Elle regroupe plusieurs agglomérations dont la principale est le Trait-Carré de Charlesbourg. Charles Borromée (1538-1584) est un prélat italien nommé archevêque de Milan en 1564.
Sources
Louis-XIV, boulevard : Règlement R.V.Q. 1012 - Règlement sur le changement du nom de certaines rues, 6 février 2006; Comité de toponymie de la Ville de Québec. Liste des noms à changer avec nouveaux noms pour harmoniser l'odonymie, 2005; Université de Sherbrooke, département d'histoire et de science politique. La Nouvelle-France au temps de Louis XIV, site Internet, 2005.
80e Rue (et ses anciens noms) : Règlement 186 de la Ville de Charlesbourg, 14 septembre 1959; Règlement 60 de la municipalité du Village de Charlesbourg, 5 mai 1941 (45e Rue); Des rues de Charlesbourg (2), Le Charlesbourgeois, bulletin de la Société historique de Charlesbourg, Volume XI, numéro 2, avril-mai-juin 1994; Bourque, Hélène, chargée de projet (Hélène Bourque, Louise Côté, Martin Dubois). Inventaire analytique de lieux de culte de la Ville de Québec, Ville de Québec, Service de l'aménagement du territoire, Division design, architecture et patrimoine, décembre 2003; Encyclopédie Hachette Multimédia, 2005.
Rochette, boulevard (et ses anciens noms) : Ville de Beauport. Répertoire des noms de rues et leur signification, 2001; Jacques, Hélène et Carl Grenier. Désignation systémique en odonymie urbaine : le cas de la C.U.Q. - Villeneuve, G.E.C.E.T., Université Laval, 1974; Assemblée nationale du Québec, site Internet, 2005.
Saint-Jean-Baptiste, rue (et son ancien nom) : Ville de Beauport. Répertoire des noms de rues et leur signification, 2001; Jacques, Hélène et Carl Grenier. Désignation systémique en odonymie urbaine : le cas de la C.U.Q. - Villeneuve, G.E.C.E.T., Université Laval, 1974; Ville de Québec. Rôle d'évaluation, 2005; Côté, Louise. Banque documentaire sur l'histoire de Beauport, Ministère de la Culture et Ville de Beauport, juin 1993.
Saint-Joseph, boulevard : Ville de Québec. Guide odonymique de la ville de Québec 1608-1988, 1989; Ville de Québec. Lebourgneuf : un cadre champêtre, Les quartiers de Québec, 1988, p. 3, 5.
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